logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Conférence de presse de Saïd Ali Saïd Cheyhane : Le ministre des Finances reprend de volée son prédécesseur

Conférence de presse de Saïd Ali Saïd Cheyhane : Le ministre des Finances reprend de volée son prédécesseur

Politique | -   Mohamed Youssouf

image article une
Saïd Ali Saïd Cheyhane a tenu à revenir sur le déroulement et les résultats du référendum en expliquant que les opposants «ont déjà commencé les tractations et la mise à jour des Cv». Au cours de cette conférence de presse, le ministre du budget reviendra sur le prêt de 25 millions à la Trade and Development Bank (Tdb) pour la construction d’El-maarouf en parlant d’un financement sur fonds propres. Quant aux accusations de l’Union de l’opposition qui parle d’un train de vie effréné pour le gouvernement, le conférencier mettra en avant les réalisations du régime.

 

Quelques heures après la publication par la Cour suprême des résultats définitifs du référendum organisé lundi dernier, le ministre des Finances et du budget Saïd Ali Saïd Cheyhane a rencontré la presse hier à la mi-journée dans la salle de conférence de son ministère. Il était question de l’élection référendaire et de la sortie médiatique du président de l’Union de l’opposition, Mohamed Ali Soilihi. Pour l’argentier de l’Etat, l’organisation du référendum répond au souhait exprimé par les Comoriens lors des Assises nationales de février dernier lors desquelles l’ancien vice-président d’Ikililou Dhoinine et l’opposition avaient brillé par leur absence. Ce qui n’est pas en soit une surprise selon Saïd Ali Saïd Cheyhane. «En ne participant pas aux Assises, l’ancien vice-président a respecté sa position contre le bilan des 42 ans d’indépendance. Vous n’êtes pas sans savoir que le précédant régime n’avait pas jugé nécessaire de les faire», rappellera-t-il.

«Opposition moins crédible»

Le ministre en charge des investissements insistera longuement sur les propos tenus par le chef de l’Opposition lors de son entrevue avec la presse vendredi dernier. Concernant le taux de participation de 63% démenti par l’Opposition,  le conférencier estime que les opposants ont perdu toute crédibilité. «L’opposition avait promis de tout saccager. Elle a échoué parce que les Comoriens ont sécurisé le scrutin. Si elle estime que les Comoriens ne se sont pas déplacés, elle n’a pas à fanfaronner parce qu’elle n’a fait campagne ni pour le Non ni pour le boycott. Les 37% d’abstention et le 7% du Non n’ont rien à voir avec l’Opposition», a précisé le ministre qui tient à éviter l’amalgame en rappelant que le chiffre de 92% concerne le nombre de votant en faveur du Oui sur les 188 750 suffrages exprimés et non la participation.

Fonds propres

«Ceux qui ont participé ont approuvé le projet à 92% et meme si la participation etait de l’ordre de 25%, il n’en demereurait pas moins un référendum», dit-il avec concision non sans proposer à l’Opposition qui n’a pas pris part ni envoyer des représentants dans les bureaux de vote de «ne pas se prononcer sur ce qu’elle ignore». Saïd Ali Saïd Cheyhane s’est souvenu également des propos de l’Opposition qui parlait d’un référendum jamais organisé aux Comores en parlant d’une faible participation.


Pour le ministre «effectivement ce qu’on a vu n’a jamais été constaté aux Comores. Jamais des politiques n’ont eu à donner des coups de coupe-coupe. On ne peut pas me convaincre que pour un transfert de compétences d’une cour, l’on soit capable de sectionner la main d’un gendarme et d’attenter à la vie d’un vice-président. Il doit y avoir une raison profonde. Féliciter les auteurs reviendrait à revendiquer ces actes. L’on se demande pourquoi l’ancien vice-président est sorti de son mutisme juste en ce moment».
Un autre dossier évoqué par le ministre du budget en rapport avec la sortie de Mohamed Ali Soilih concerne la Trade Development Bank(Tdb) qui a concédé un prêt de 25 millions d’euros au gouvernement comorien pour la construction du nouvel hôpital El-maarouf.

un pays solvable

Selon l’actuel ministre des Finances «l’ancien vice-président raconte des contre-vérités»  lorsqu’il évoque des dettes qu’il a eues à éponger pour réintégrer cette banque d’investissement pour le développement au niveau des pays africains. «En dehors des 50 millions versés par Azali Assoumani lors de son premier mandat pour acheter des parts, aucun autre paiement n’a été effectué pour acheter les actions qui manquaient. Les  régimes qui ont suivi n’ont pas jugé utile de le faire. C’est en 2016 que nous avons repris ce dossier, acheté les parts qui nous manquaient, obtenu une diminution des pénalités et payé celles qui restaient. Que l’on nous présente des preuves du contraire» peste-t-il preuves en main.


Cheyhane confirmera qu’effectivement la construction de l’hôpital se fait sur des fonds propres. Contrairement à ceux qui parlent d’investissement dans le social, «nous ne construisons pas El-maarouf pour attendre des recettes. Les Comoriens ont droit à des services de santé de meilleure qualité», clarifiera-t-il avant d’explique qu’effectivement le remboursement de ce prêt aura un «impact significatif mais nous ne pouvons pas nous contenter d’un établissement construit en 1950. Cette construction est sur fonds propres parce que l’emprunt sera épongé par notre argent. Il n’est pas question d’un don mais d’un prêt que nos caisses vont rembourser. Nous avions demandé 50 millions d’euros mais la banque a accordé 25 millions. Se rendant compte que le pays est solvable, que toutes les garanties existent, Tdb affirme que nous avons la capacité d’emprunter jusqu’à 40 millions».

L’union de l’opposition trouve que le président et sa suite ont un train de vie «trop couteux pour l’Etat et la suppression des postes des vice-présidents ne fera pas un Etat moins budgétivore».

plus de réalisations

Pour répondre, Saïd Ali Saïd Cheyhane rappellera que la bonne gouvernance mise en place par le régime actuel a fait ses preuves en listant notamment la régularité des salaires, l’électricité, les chantiers routiers engagés, les réalisations dans le secteur de la santé entre autres «alors qu’eux avec leur train de vie soi-disant humble, n’ont rien fait». Pour finir, il enverra une pique à son prédécesseur en parlant d’une propension à financer des projets sur financement extérieurs. «Ils n’ont pas l’habitude de financer des projets sur fonds propres», conclura-t-il.


Commentaires