L’air devient irrespirable à l’approche de l’ouverture de la première session parlementaire de l’année 2018 prévue pour cet après-midi. Cette session risque de ne pas s’ouvrir si l’on en croit la conférence de presse organisée hier après-midi par le conseil de l’île de Ngazidja qui déplore un président de l’Assemblée
devenu président de la Cour constitutionnelle et auteur d’un coup contre l’Etat.
Suite au refus du président Abdou Ousseni d’admettre les nouveaux députés choisis par le conseil de l’île de Ngazidja, les conseillers ont entrepris de prévenir le président de la République en tant que garant des institutions, le ministre de l’Intérieur en tant que patron de la sécurité nationale, le directeur de cabinet en tant que patron de la défense, à la Cour suprême que sans les députés choisis par leur soin, il ne peut y avoir de session parlementaire quitte à en venir aux mains.
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”D’office, le conseil est invité à l’ouverture et à la fermeture d’une session parlementaire. Si à la lecture de la liste des députés, on constate l’absence de nos trois représentants, nous allons faire barrage et ça en sera fini de la session. Il est hors de question d’ouvrir cette session sans les nouveaux représentants de Ngazidja”,a assuré Miftahou Athoumane, par ailleurs porte-parole de l’institution. Pour les conférenciers, Abdou Ousseni n’ira pas jusqu’à interdire Imamou Azali, Saïd Mohamed Ahmed et Mohamed Soilihi de siéger à l’Assemblée.
Nous avons organisé des votes démocratiques et transparents. Les vaincus ont reconnu la victoire de la liste de la majorité du Conseil. J’appelle donc le président de l’Assemblée à prôner la paix parce que tous les textes ont été respectés, a réagi pour sa part, le président du Conseil de l’île, Younoussa Saïd M’madi.
Clôture avant même l’ouverture ?
Les conseillers ont tenu à rappeler que leurs votes ne sont pas soumis à la validation de la Cour constitutionnelle. Cette dernière intervient uniquement lorsqu’il y a contestation. Raison pour laquelle, Miftahou Athoumani estime que les anciens représentants du Conseil à l’Assemblée “ont cru pouvoir profiter de l’absence de la Cour pour essayer de rester à leur place”.
Le porte-parole du Conseil de l’île explique que “leur mandat est fini et la question de leur départ ne se pose même pas. Le conseil n’a pas à organiser des votes au gré de l’humeur du président de l’Assemblée. Il ne peut tout de même pas présider le conseil, l’Assemblée, la Cour constitutionnelle et j’en passe. Nous avons averti les autorités et les corps de l’armée. Cette fois, nous voulons que la population soit au courant parce que nous ne laisserons pas passer cette histoire”.
Si les batailles rangées accompagnent toujours l’ouverture des sessions parlementaires sur fond de volonté politique et ce depuis 2015, cette fois l’absence de la Cour constitutionnelle semble être le point de discorde. “Nous appelons le président de la République à prendre des dispositions en urgence pour combler ce vide juridique”,demande-t-on.