Le parti Juwa a tenu une conférence de presse, samedi 12 mars au Mumbai restaurant, pour d’abord “réaffirmer son soutien et sa solidarité envers l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi”.Ensuite, “rassurer l’existence du parti sur la scène politique comorienne” mais aussi donner “la raison de sa non-participation au dialogue national” prôné par le chef de l’Etat, Azali Assoumani. Sur le cas de l’ancien président Sambi, l’ancien député Mohamed M’saidie dit s’inquiéter de l’état de santé de l’ancien président et s’insurge contre sa détention. “On ne peut pas dire que l’ancien président Sambi se porte bien. Nous sommes de tout cœur avec lui et nous faisons tout notre possible pour qu’il recouvre sa liberté. Tout le monde se contredit à son sujet et aucun ne parvient à avancer la cause exacte de sa détention. Mais nous savons tous que c’est pour des raisons politiques”, estime-t-il.
Les élections de 2024
S’agissant du refus de prendre part au dialogue national, l’ancien député à l’Assemblée nationale, Ibrahim Mohamed Soulé, a estimé que “les conditions d’un vrai dialogue” ne seraient pas réunies.“Les leaders historiques des principaux partis de ce pays que ce soit le parti Juwa ou l’Updc ne puissent pas prendre part au dialogue qui est censé être un dialogue entre deux personnes diamétralement opposées ?”, s’est-il interrogé.Le parti Juwa ainsi que le Front commun pour l’opposition avaient aussi posé d’autres conditions pour prendre part au dialogue national : que leurs leaders politiques soient libres, jugés ou condamnés. Toujours, selon Ibrahim Mohamed Soulé, “il est inconcevable de prendre part à un dialogue dont nous savons déjà que le coordonnateur était choisi par notre principal adversaire sans aucun compromis ou consensus entre les deux parties qui devaient discuter. Les thèmes des discussions ont été élaborés à l’avance par eux-mêmes. On ne pouvait pas prendre part à un dialogue pour aller seulement parler que de la politique politicienne”, a ajouté l’ancien député de Moroni.En ce qui concerne les prochaines échéances électorales de 2024, le parti Juwa ne pense pas se présenter. “Je ne pense pas que nous prendrons part aux élections de 2024”, a avancé Ibrahim Mohamed Soulé.
Pour lui et ses collègues du parti, la raison avancée est simple. “D’après ce qu’il en ressort, apparemment on s’achemine vers un système de parrainage par des élus pour tous les candidats. Nous avons vu qu’en 2019, le président Azali s’est fait élire, a élu son parlement, ses députés, ses gouverneurs, sans pour autant qu’il y ait un code électoral ni une loi organique régissant l’arbitre du contentieux électoral ni une loi sur les conditions d’éligibilité et on entend aujourd’hui que dans ce fameux dialogue, parmi les conditions d’éligibilité, il va falloir que tout candidat puisse avoir un parrainage, un système aujourd’hui remis en question partout. Quand on sait que les trois gouverneurs, les conseillers municipaux et tous les maires appartiennent à la mouvance présidentielle, comment voyez-vous un candidat issu de l’opposition se voir autorisé ou parrainé par des élus de la mouvance présidentielle. On s’achemine soit vers deux candidats qui seront choisis par le pouvoir. Et à ce moment-là il n’y aura même pas de deuxième tour”, devait expliquer l’ancien secrétaire du parti Juwa.