À sa propre demande, le chef de l’Etat, Azali Assoumani, s’est entretenu hier, mardi 15 janvier, avec les étudiants de l’Université des Comores pendant trois bonnes heures au Palais du peuple.
Une rencontre qui intervient un mois après une cérémonie grandiose organisée à l’institut de formation des enseignants et de recherches en éducation(Ifere). Le thème retenu est «l’Université des Comores : bilan et perspectives». Au total, sept thématiques étaient retenues : le rôle de l’Université dans la cohésion sociale, le renforcement des outils pédagogiques, l’insertion des jeunes dans la vie professionnelle, la vie universitaire, la santé et l’hygiène au sein de l’Udc, les accords universitaires et leur impact et enfin les perspectives.
À cette occasion, plusieurs personnalités y ont pris part, notamment des membres du gouvernement, à l’instar du ministre de l’Education nationale, celui des Finances pour ne citer que ceux-là. Etait présents aussi le gouverneur de la Banque centrale, Younoussa Imani. Après le mot de bienvenue prononcé par le président du comité intérimaire de gestion, Abdullah Ben Saïd Hassane, le porte-parole dudit comité, le professeur Moussa Saïd Ahmed, est revenu sur la création de l’Université. Une tâche jadis confiée à un comité de réflexion d’action et de suivi pour la mise en place de l’Université (Crasuc), mis en place en septembre 2003 après le séminaire fondateur de l’Udc organisé au Palais du peuple, deux semaines plutôt.
La capacité d’accueil
«L’Université est composée aujourd’hui de 10 composantes. Plus de 80% des bacheliers y sont formés. 25. 575 diplômés ont été délivrés depuis 2003. Parmi les difficultés, répertoriées en ce moment, il y a les problèmes de la capacité d’accueil», a-t-il énuméré.
Le président de la République a appelé les responsables de l’Université à planifier, dans le temps, une conférence débat comme celle-ci. Avant d’entrer dans le vif du sujet, le père de l’université, comme on le surnomme, a insisté sur l’importance des études invitant les jeunes à multiplier les efforts pour réussir.
Les discussions se sont déroulées dans une ambiance conviviale. Même si plusieurs étudiants n’ont pas pu poser leurs questions en raison du timing.
La plupart des doléances de ces derniers tournaient autour du chômage des jeunes, de l’absence des outils pédagogiques et de la sécurité dans les campus universitaires. Ali Abdallah Kassim, étudiant en troisième année en Lettres modernes françaises, a interpellé le locataire de Beit Salam, sur les deux dernières difficultés.
«Récemment, des inconnus ont fait irruption dans une salle et passé à tabac un étudiant sans faire face à une quelconque résistance», a-t-il déploré. L’absence d’une structure sanitaire capable de fournir les premiers soins d’urgence aux étudiants, un problème qui frappe tous les sites universitaires, a été soulignée.
Structures sanitaires
Une étudiante, de la faculté des sciences, se demande, par exemple, comment elle pourrait exercer dans la réalité alors qu’elle n’a jamais touché les outils médicaux en raison de l’inexistence de laboratoires. Selon les conférenciers, seul un financement pérenne résoudra les multiples problèmes de l’Université. En 2003, le gouvernement avait mis en place une taxe qui était prélevée sur le riz. Ladite taxe ayant été suspendue par les députés suite à des recommandations du Fmi.
Le chômage
Un fonds de garantie réservé aux jeunes porteurs de projets ambitieux est en étude, a assuré le gouverneur de la Banque centrale répondant à une question posée par un étudiant qui déplorait l’augmentation du taux de chômage.
«D’ici 2021, nous souhaitons mettre fin à l’importation de la volaille. Une autre opportunité d’un marché annuel de 2 milliards, de meubles, est là. Nous devons donner confiance à nos talents. Mettre en place, ces programmes présentés par le gouverneur ne révèlent pas de l’utopie. Ainsi, nous créerons des emplois», a souligné le ministre des Finances, Saïd Ali Saïd Chayhane, qui faisait allusion à une exposition présentée un peu plutôt par le gouverneur de la Bcc, basée sur les conditions qui permettront aux Comores de devenir émergentes. « J’invite la coopérative et le syndicat à rédiger un mémorandum dans lequel seront répertoriées les difficultés qui touchent l’université. Nous verrons ensemble, là où il y a urgence en attendant”, a enfin déclaré le chef de l’Etat dans son mot de clôture
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