Le ballet des partis politiques à l’hôtel le Retaj se poursuit. Après le Radhi, le mois dernier, le parti Orange a réuni à son tour ses militants avant-hier dimanche 5 novembre. A deux mois de l’élection présidentielle, la formation politique de l’ancien ministre de l’Intérieur n’a pas voulu être en reste. Le parti Orange a annoncé officiellement le candidat qui défendra ses couleurs le 14 janvier 2024. Sans surprise, l’heureux élu est Mohamed Daoud alias Kiki. Celui qui fut de 2016 à 2021 le patron de la sécurité intérieure s’apprête à affronter son ancien allié, le président sortant, Azali Assoumani, candidat à sa propre succession.
C’est en présence des élus et sympathisants d’Orange qui se sont mobilisés en masse avant-hier au Retaj que l’intronisation de Kiki a été rendue publique. Globalement, les discours prononcés ce dimanche appelaient au rassemblement, dépeignant en sauveur l’ancien ministre en charge des élections. A propos de la tenue du scrutin, Mohamed Daoud a mis en garde tous ceux qui seraient tentés de s’adonner à des fraudes, prévenant qu’ils ne leur laisseront aucun répit.
La cherté de la vie
Politiquement, même si la campagne n’a pas été lancée officiellement, Kiki a dévoilé quelques lignes du programme que lui et son parti comptent défendre d’ici un mois. Le leader du parti Orange a promis de s’inspirer de la vision de l’ancien président feu Mohamed Taki Abdoulkarim, décédé à mi-mandat en 1998.
A l’instar de tous les opposants au régime, qui envisagent de briguer la magistrature suprême, l’ex-premier flic du pays a étrillé la gestion du pouvoir en place, citant parmi les échecs de celui-ci la cherté de la vie et l’inflation qui frappent de plein fouet le citoyen.
Il a promis d’apporter des solutions. « Rien ne va dans en ce moment. II n’y a aucun secteur qui se porte mieux. Même si certains veulent vous faire croire le contraire. Mais les Comoriens ne sont pas dupes », a énuméré dans un premier temps le président d’honneur du parti Orange, qui a dévoilé quelques points phares de son programme. «La première chose que nous ferons c’est de sauver l’unité nationale car le pays est divisé. Ensuite, nous protégerons notre religion. Parce ce qu’il est inconcevable que l’enfant comorien suive un cursus jusqu’à l’Université, maîtrise bien la langue française mais il est incapable de lire le coran.
Pour remédier à cela, l’inscription dans les écoles coraniques sera obligatoire pour tout enfant», a-t-il annoncé.Sur le plan économique, Kiki met en avant sa carrière de douanier et a dénoncé la hausse des impôts qui a asphyxié la plupart des commerçants. L’autre mesure révélée pour alléger la vie quotidienne du comorien, est le développement des techniques agricoles qui aideront le pays à atteindre une autosuffisance alimentaire.
«Nous ferons venir ici des investisseurs qui produiront et transformeront sur place. De telles initiatives nécessitent une formation des jeunes», a rappelé l’ancien allié d’Azali Assoumani. Mohamed Daoudou a enfin promis de revoir en hausse jusqu’à 50 000 francs les pensions de retraite qui ne dépassent pas les 17 500 francs.