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Congrès national des maires I Un premier pas annoncé vers un transfert de ressources budgétisées aux communes

Congrès national des maires I Un premier pas annoncé vers un transfert de ressources budgétisées aux communes

Politique | -   Adabi Soilihi Natidja

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Tenant compte du rôle crucial de la décentralisation dans le développement des communes, les autorités nationales et les partenaires ont unanimement demandé l’élaboration d’une feuille de route adaptée aux réalités nationales, se basant sur les réussites déjà observées.

 

Le chef de l’Etat a ouvert officiellement les travaux du congrès national des maires, hier, lundi 15 décembre au Retaj. Devant les différents partenaires bi et multilatéraux au développement, Azali Assoumani a tout d’abord rendu hommage aux maires qui sont, selon lui, «les piliers de la proximité et de la cohésion sociale». Ainsi, tenant compte de «l’impact positif des communes dans le développement multisectoriel du pays», le président a exprimé son souhait de voir ce jour, marquer une nouvelle étape de la communalisation.

«Plus concrètement, je demande au gouvernement de fixer, dans le cadre du budget 2026, un premier objectif de transfert de ressources aux communes, en pourcentage du budget de l’État», a-t-il plaidé. Et de dire attendre de ce congrès, «l’élaboration d’une feuille de route claire et ambitieuse, engageant tous les acteurs du développement de notre pays». Selon le président, le gouvernement prendra acte du rapport général, des recommandations et de la feuille de route issue de ce congrès afin de les traduire en « actons concrètes» et en «réformes adaptées».

Il a appelé les ministères concernés, citant ceux en charge de la Décentralisation, des Finances, de l’Aménagement du territoire et des gouvernorats à «accompagner avec énergie l’épanouissement des collectivités territoriales, car c’est dans la vitalité des communes que se joue la réussite de notre Union». Et de déclarer que «nos communes doivent devenir des laboratoires de bonne gouvernance, des espaces de transparence et d’innovation, capables de dialoguer avec le monde et de contribuer à la stabilité régionale».


Souhaitant pour sa part la bienvenue à l’assistance, le gouverneur de l’île autonome de Ngazidja, Mohamed Ibrahim Mze a souligné l’importance cruciale de la décentralisation pour l’avenir de la nation et son rôle dans la consolidation de l’unité nationale et le développement harmonieux. Selon lui, “bien que la constitution de 2018 ait fait de la décentralisation une base de l’organisation institutionnelle, le processus rencontre encore des défis significatifs qui entravent son efficacité”. Et de lancer un appel solennel pour une mobilisation nationale pour restaurer la dynamique de la décentralisation, en mettant l’accent sur l’importance de transférer les compétences et les ressources nécessaires aux collectivités territoriales pour pouvoir prendre en main leur destin.

Adapter la feuille de route aux réalités nationales

Le chef du bureau-pays du Pnud, Luca Monge Roffarello, a insisté sur la nécessité de faire de ce congrès un tournant décisif plutôt qu’une rencontre de plus, en appelant à se doter d’une feuille de route «réaliste, progressive et adaptée aux capacités du pays, fondée sur les réussites déjà observées sur le terrain». Il précise : «Dans cet esprit, ce congrès pourrait utilement ouvrir la voie à la mise en place d’un cadre national de concertation sur la décentralisation, associant l’État, les îles autonomes, l’Association nationale des maires, les préfectures, la société civile et les partenaires techniques et financiers», avant d’ajouter que «ce serait une manière d’inscrire la décentralisation dans la continuité, de lui donner une direction stable et un cadre de coordination cohérent».


Partenaire financier principal pour l’organisation de ce congrès dix ans après les premières échéances électorales des communes tenues en 2015, le Pnud, par la voix de son représentant résident aux Comores a exprimé sa reconnaissance à l’Union européenne pour son engagement constant aux côtés de l’Union des Comores, au profit de la décentralisation et du développement local. Tenant compte des pratiques communautaires inspirantes et la tradition de solidarité des Comores, l’agence onusienne a souligné qu’une «décentralisation bien structurée peut transformer la vie des citoyens et que chaque progrès local contribue à l’avancée de la Nation entière».

Après la cérémonie officielle présidée par le chef de l’Etat, s’en est suivi un panel de haut niveau sur les «enjeux de la décentralisation aux Comores», modéré par le ministre de l’Intérieur, et animé par le secrétaire général du gouvernement, la commissaire générale au Plan, et une représentante de l’Union européenne. Un bureau national des maires a été élu dans la foulée. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

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