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Conseil des ministres I Opération Wuambushu : l’heure est au dialogue

Conseil des ministres I Opération Wuambushu : l’heure est au dialogue

Politique | -   Mhoudini Yahaya

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Suspendu en urgence par le tribunal de Mamoudzou, l’opération Wuambushu visant à expulser les étrangers en situation irrégulière, à détruire les bidonvilles et à lutter contre la criminalité sur l’île, ne devrait sûrement pas reprendre. En tous cas pas avant des négociations entre les Comores et la France. En réponse à la question de savoir quelle sera la suite si les négociations n’aboutissent pas, le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie espère que les négociations permettront de trouver un consensus afins de préserver la paix mais surtout l’amitié entre les deux pays.

 

Le Conseil des ministres s’est tenu hier mercredi au palais de Beit-salam sous la présidence du chef de l’Etat Azali Assoumani. Deux points essentiels ont animé les débats lors de cette réunion hebdomadaire : l’opération Wuambushu et la crise du Soudan. A l’issue de cette rencontre hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement en a livré le compte rendu à la presse.


Au cours de cet exercice Houmed M’saidie a soutenu qu’après des négociations menées avec plusieurs pays amis pour le rapatriement des ressortissants comoriens actuellement au Soudan, l’Arabie Saoudite a finalement accepté de procéder à l’évacuation des 252 comoriens vers Djeddah, la capitale saoudienne.

Le respect des lois

“À partir d’aujourd’hui jusqu’à demain, ils seront rapatriés à Djeddah puis à Moroni. Parmi eux se trouvent des compatriotes des quatre îles, voire des Malgaches”, a avancé Houmed M’saidie. Sur l’opération «Wuambushu», le porte-parole du gouvernement a déclaré que les Comores se sont montrées réticentes et ont manifesté leur opposition dès l’annonce de cette opération et l’ont fait savoir aux autorités françaises. “Nous savions que l’exécution d’une telle opération engendrerait des troubles dans les autres îles et l’avons clairement fait comprendre à la France.

Donc, nous nous sommes montrés prêts à la tenue d’un dialogue et si la lutte contre l’insalubrité et la délinquance à Mayotte est la cause d’une telle opération, cela n’a aucun problème pour nous”, a d’abord déclaré Houmed M’saidie avant de faire comprendre que les Comores sont prêtes à contribuer à maintenir et à instaurer la paix à Mayotte, “cependant, les responsables de tels actes doivent être arrêtés et jugés à Mayotte et non être renvoyés aux Comores”. Au sujet de la destruction des cases en tôles, le porte-parole du gouvernement a soutenu que “si cela respecte les lois, cela ne nous pose aucun problème”.


Au terme de cette entrevue avec la presse, le porte-parole du gouvernement n’a pas manqué de souligner que des députés français, des sénateurs, des élus, la société civile et même des partisans mahorais s’indignent, tous comme nous, contre cette opération. “Encore une fois, le gouvernement comorien se tient prêt à un dialogue avec la France, et espère aboutir à un consensus, permettant de préserver notre belle amitié». D’autres sujets (santé et économie) étaient au menu des discussions et le porte-parole du gouvernement a promis d’y revenir dans les jours à venir.

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