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Contribution du mouvement Badili Comores après le premier cas de Covid-19 déclaré dans les 3 îles de l’Union des Comores.

Contribution du mouvement Badili Comores après le premier cas de Covid-19 déclaré dans les 3 îles de l’Union des Comores.

Politique | -   Contributeur

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Le mouvement Badili Comores émet les des propositions de mesures supplémentaires de prévention, et de gestion de la crise, à la disposition des autorités et de la population.

 

Le 24 Mars dernier, alors qu’aucun cas de CIVID-19 n’était prononcé, et que la pandémie était encore à ses débuts en Afrique, votre Mouvement Badili Comores avait proposé les mesures ci-après :

Pour la prévention :

1. La fermeture systématique de toutes les écoles publiques et privées jusqu’à nouvel ordre ;
2. La réduction du nombre de travailleurs dans les services publics et privés à ceux dont la mission est essentielle en période de crise, ce qui permet à une grande partie des employés de rester à la maison et réduire ainsi le taux d’interaction humaine ;
3. La fermeture totale des frontières (sauf cas exceptionnels autorisés par les autorités) à des périodes d’une semaine renouvelables après examen de la situation au fur et à mesure ;
4. La suspension des prières collectives ;
5. L’encadrement rigoureux des activités de commerce :  
a. Suspendre toute activité de commerce non essentiel et privilégier le commerce essentiellement basé sur la vente des produits alimentaires, pharmaceutiques, et autres produits indispensables ;
b. Démultiplier les places de marchés dans les grandes villes, ce qui permettra de pouvoir acheter et vendre en gardant une distance de sécurité entre acheteurs et vendeurs  – la situation des marchés de Moroni, de Mutsamudu et de Domoni le permet difficilement aujourd’hui ;
c. Renforcer les actions de sensibilisation de la population sur les mesures de prévention contre le Covid-19.

Pour la riposte à la crise :

1. Mobiliser un personnel étranger expérimenté dans la gestion de ces genres de crise pour appuyer le personnel national – les pays qui ont eu à gérer la crise Ebola, à titre d’exemple sont appropriés – On a besoin aussi d’un personnel spécialisé dans les réanimations là où le staff national est très insuffisant ;
2. Mettre en place en toute urgence des plateformes de prise en charge, par la confection de structures mobiles ou la réquisition des bâtiments publics ou privés qui s’apprêtent ;
3. Procéder à l’acquisition des stocks pour la prise en charge des cas graves et la protection du personnel médical et des citoyens : masques, équipements de prise en charge en réanimation ;
4. Procéder à une formation systématique du personnel médical sur les techniques de prise en charge ;
5. Lancer un appel à des volontaires nationaux et les former à des actions d’assistance au personnel médical en cas de crise majeure ;
6. Instaurer une prime d’au moins un mois de salaire par mois à partir de maintenant, pour tout le personnel médical et une indemnité de 150.000 Francs par mois pour tous les volontaires.

Pour juguler les effets économiques sur les populations :

1. Assurer de la disponibilité d’un stock suffisant (de trois mois au moins) pour les produits essentiels (médicaments essentiels, riz, sucre, produits carnés, laits, etc.) ;
2. Prendre des mesures spéciales pour permettre à toutes les familles, même les plus démunies, de pouvoir acquérir les produits essentiels : une détaxation totale de ces produits avec une répercussion sur les prix au consommateur sont nécessaire pendant la période de crise ;
3. Réquisitionner un bateau ou plusieurs bateaux pour l’acheminent des produits entre les iles pour permettre aux habitants de toutes les îles, notamment l’Ile de Mohéli qui ne revoit pas de gros porteurs, de revoir les produits à temps et sans cout supplémentaire ;
4.  Constituer un stock spécial pour les familles les plus démunies dont la distribution sera gratuite ;
5. Suspendre toute mesure de coupure de l’électricité et de l’eau pour les familles qui n’auront pas payé dans les délais impartis, cela durant toute la période de crise ;
6.  Négocier avec les banques et les créditeurs de toute nature un moratoire de paiement des crédits pour permettre aux ménages et aux entreprises de consacrer leurs ressources sur la résilience à la crise.

 

Pour assurer les financements

1. Suspendre tous programme national et activités non impératives dans le cadre du budget de l’Etat, de toutprojet financé par les partenaires extérieurs en vue de réorienter les ressources prévues à la gestion de la crise ;
2. Faire le plaidoyer auprès des amis des Comores pour la mobilisation exceptionnelle de ressources additionnelles ; 
3.  Mettre en place un fonds pour la contribution volontaire des citoyens de la diaspora et de l’Intérieur ;

Pour la création d’un sursaut national

1. Mettre en place un mécanisme de pilotage inclusif qui permet aux acteurs de la société civile et aux forces politiques qui le souhaitent de participer auprès du Gouvernement à la gestion de la crise ;
2. Mettre en place un mécanisme de transparence  et d’information aux citoyens sur la gestion des ressources ;  
3. Prendre des mesures d’apaisement qui faciliteront la consolidation de l’Unité nationale et créer les conditions d’un sursaut national.

 

Par une déclaration radiodiffusée du 30 Avril 2020, les plus hautes autorités en place dans notre paysont déclaré le premier cas de COVID-19.

Nous regrettons les tergiversations et le flou orchestré autour de cette annonce tant le nombre de cas de testn’a pas été dévoilé, les conditions des tests n’ont pas été indiquées. On peut retenir que le malade déclaré officiellement a été hospitalisé car contaminé par une personne venue au pays à la date du 17 mars, ce qui laisse imaginer que la maladie est rentrée au pays à cette date.

Quand bien même nous nous réjouissons de la présence dans le pays d’un poste PCR, nous déplorons qu’un tel instrument ait pris tant de temps avant de nous parvenir alors que dès mois de février, l’information était disponible qu’aucun  pays ne pourrait s’en passer. Aussi, le fait d’avoir un seul équipement alors que nous savons que nous sommesun territoire insulaire est incompréhensible.

Cela dit, notre Pays va devoir affronter une épreuve sans précédent sanitairement, économiquement et socialement 

 

 

 

Nous appelons encore une fois la mobilisation de tout le monde.

Au Gouvernement, nous réitérons nos mesures du 24 Mars et appelons aux mesures complémentaires ci-après :

- L’acquissions dans les meilleures délais de PCR pour les îles d’Anjouan  et de Mohéli pou faciliter le dépistage qui est un facteur vital de la prévention et la riposte ;
- L’acquisition dans les meilleurs délais et la distribution d’équipements de protection (masques, gels, gans, etc.) pour l’ensemble de la population et l’obligation pour tous les citoyens de les utiliser ;
- L’acquisition dans les meilleurs délais des lits et respirateurs pour la prise en charge : au moins une centaine de lits et une centaine de respirateurs dans le pays ; faire appel à un personnel médical supplémentaire si besoin avant que le personnel enplace ne soit débordé et qu’on soit obligé de supporter des décisions difficiles ;
- L’acquissions sans délais des produits médicaux décrits dans les différents protocoles de traitement ;
- L’encadrement des déplacements notamment entre les régions et les îles et l’organisation du ravitaillement des produits de première nécessité ;
- L’arrêt du travail de la fonction publique pour les fonctions non indispensables ;
- L’organisation des tests massifs de la population entoute urgence en vue de pouvoir isoler les cas positifs du reste de la population ;

Par ailleurs, quand bien même le couvre-feu est une mesure utile, il est important qu’il n’ouvre pas la voieà des abus sur les droits humains reconnus internationalement ;

Aux forces politiques nous appelons :

- à jouer leurs rôles de forces de propositions, de conscientisation républicaine et veiller aux respects des mesures barrières pour sécuriser la population ;
- à accompagner les forces civiles en actions sur le terrain en appui aux populations ;
- à un sursaut républicain et une trêve sur les divergences politiques sommes toutes légitimes pour privilégier la concentration de toutes les énergies sur cette crise sanitaire, économique et sociale sans précédent dans l’histoire moderne.

Aux populations, nous appelons à :

- S’organiser par comité villageoise pour la bonne application des mesures – barrières –
- Produire les masques par village et/ou par région – pour pallier aux éventuelles carences du Gouvernement ;
- Organiser des chaines de solidarité notamment sur les produits alimentaires - notre esprit de solidarité légendaire doit être pleinement exploité – Nous suggérons que les banques des villages soient utilisées pour constituer des stocks de réserve collective ;
- Tenir un registre des morts pour chaque village afin que personne ne soit oubliée.

La Nation est à l’épreuve et a besoin de tous ses fils. Nous réitérons la création des conditions d’un sursaut national.

Nous réitérons notre appel aux autorités en place de prendre des mesures d’apaisement notamment lalibération des prisonniers politiques et de jouer la carte de la transparence dans la gestion de la crise.


Le 4 Mai 2020

Le Bureau Politique

 

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