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Convention pour le renouveau des Comores : Hamidou Karihila : “Je ne compte pas démissionner”

Convention pour le renouveau des Comores : Hamidou Karihila : “Je ne compte pas démissionner”

Politique | -   Faïza Soulé Youssouf

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D’emblée dans son bureau situé au ministère des Affaires étrangères, Hamidou Karihila, actuel secrétaire d’Etat, farouchement, niera vouloir démissionner.

 

C’est en effet, suite à la livraison d’hier du quotidien Alfajr, que l’homme du Hamahame a tenu à réagir. A la Une de celui-ci, on pouvait y lire “une possible démission”. Celle-ci concernait notre interlocuteur, qui a donc tenu à formellement démentir ces propos.

 

Je n’ai pas démissionné et je n’ai pas l’intention de le faire, a-t-il fait savoir.

 

Il avouera avoir connu l’actuel président de la République, au lendemain de sa première prise de pouvoir en 1999, bien avant la création de la Convention pour le renouveau des Comores. “Je suis donc Azaliste bien avant tout autre considération”, clamera l’ancien secrétaire général de la Crc. Mais si cette nouvelle a créé un quasi séisme dans le microcosme politique, c’est que, et c’est un secret de polichinelle, on dit de Hamidou Karihila, qu’il est “marginalisé”.  

Aucune raison de partir

Que les luttes intestines qui minent la Crc, divisant celle-ci en plusieurs camps franchement opposés, avaient eu raison de lui.  Ses défenseurs soulignent même qu’il n’a pas la place qui lui reviendrait “de droit” dans le régime actuel. Et c’est sans doute pour cela que beaucoup ont cru à sa démission.
Karihila dira sobrement qu’il “est marginalisé du parti”. Mais rebondira aussitôt en arguant qu’il était secrétaire d’Etat et qu’il n’avait pas forcément le temps nécessaire  pour se consacrer au parti.

La désignation de Ali Mhadji au secrétariat général par intérim en octobre 2016  aurait reçu l’accord de toutes les instances du parti.  Elle était le fait de Hamidou Karihila. Notre interlocuteur dira tout aussi sobrement, que le jour où on a écarté Ali Mhadji de la tête du parti, c’est lui qu’on écartait  (lors de notre entretien, la nouvelle de la radiation de l’élu du Hambu n’était pas encore connue).  “Mais ce n’est pas une raison pour que je démissionne”.

En parlant de Ali Mhadji, celui-ci  a fait savoir par voie de presse que la scission de la Crc était inévitable. Celui-ci étant présenté comme un soutien inconditionnel de l’ancien candidat aux gubernatoriales, comme pour la démission aujourd’hui démentie, beaucoup ont cru qu’il se rallierait au désormais exclu de la Crc.

Ici, aussi, il répondra par la négative. “Non je ne compte pas créer un parti avec Ali Mhadji et Idi Boina, comme entendu ici et là”. Et ajoutera : “j’ai d’ailleurs essayé de les en dissuader”.  “Je leur ai dit que l’intérêt général du pays (et du parti) devait prévaloir sur tout autre intérêt, et j’espère qu’ils m’écouteront”.

Il précisera que les bisbilles entre Maoulana Charif et Ali Mhadji sont des bisbilles entre députés. “Elles ne doivent en aucun cas avoir un impact sur le fonctionnement du parti ni sur le pouvoir lui-même”, insistera-t-il  en faisant savoir au passage  qu’il n’avait “aucun souci particulier avec l’élu du Washili-Dimani”.

Il dit croire en la vision d’émergence du président Azali Assoumani et soutenir les assises nationales. Il regrette juste “les différentes tendances de la Crc”.  L’homme n’en dira pas plus mais sa dernière phrase révèle bien des choses.


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