Deux organisations caritatives et humanitaires qataries ont déjà mis la clef sous la porte et n’attendent plus que des formalités avant de quitter le pays. Il s’agit des Fondations Sheikh Thani Bin Abdallah pour les services humanitaires (Raf) et Qatar charity.
Elles sont les premières à être saisies pour plier bagages. C’est dans un courrier datant du 13 juin que la direction générale de la première fondation, sise au Qatar, l’a notifié à son bureau de Moroni.
Dans cette correspondance, dont Alwatwan a pu se procurer une copie, les responsables ont justifié cette décision par la rupture des relations diplomatiques entre Doha et Moroni.
«Nous avons reçu l’ordre de fermer notre bureau depuis mardi dernier. On a déjà notifié le ministère des Affaires étrangères des Comores. Et nous attendons d’autres instructions pour achever le processus», a fait savoir le directeur général de la fondation Raf aux Comores, Mohamed Ali Abdallah.
Il ajoutera que les activités en cours seront léguées à une Ong implantée dans le pays, sans préciser laquelle. Pour ce qui est de la construction de la faculté des Sciences islamiques et de la mosquée à Hadudja à Moroni, le directeur a précisé qu’une entreprise locale a déjà été retenue pour finaliser les travaux.
Les fondations Raf et Qatar Charity en première ligne
Implantée depuis 2011 dans le pays, la Fondation Raf a œuvré dans de nombreux domaines, comme l’éducation. Parmi ses réalisations, il y a la prise en charge de plus de 500 orphelins, la construction de la mosquée du Palais du peuple, la construction des nouveaux amphithéâtres à la faculté Imam Chafiou et des bâtiments au Madrassat Al-iman.
Comme la Fondation Raf, la Qatar charity est aussi appelée par le siège à rejoindre l’émirat. Selon de sources concordantes plus proches des arcanes, seules ces deux Ong ont, pour le moment, reçu l’ordre, depuis Doha, de fermer leurs bureaux et quitter Moroni.
L’Eid à la porte de sortie
Quant à la fondation Eid, fondatrice de la société Salsabil et actionnaire de la société de pêche, elle a eu un message verbal de ses administrateurs. Tout ne serait plus qu’une question de timing.
N’est ce pas par ce que le représentant local ne se trouve pas, pour le moment, au pays ? Ou peut-on espérer que l’Eid fera ’exception à la règle dans cette histoire ?
Au ministère des Affaires étrangères c’est la stupéfaction totale. A l’heure où nous mettions sous presse, le secrétaire d’Etat chargé du Monde arabe Hamidou Karihila était injoignable.
Son directeur de cabinet, Mohamed Abderemane Ousseine s’est dit surpris par cette décision car, dira t-il,
«la rupture annoncée entre les deux pays, il y a déjà une semaine, ne concernait que les relations diplomatiques». «Certes le bureau de la Raf aux Comores nous a déjà signifié le message de la direction centrale maintenant nous allons voire comment trouver une solution», a-t-il indiqué.
Il faut noter que ces Ong qataries se sont installées dans le pays en 2011, soit un an après la conférence de Doha pour le développement et les investissements aux Comores. Elles s’inscrivaient dans les recommandations de cette grande messe économique, le Qatar s’était engagé à mobiliser les fonds.