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Coopération militaire Comores-France I Le ministre français des Armées attendu à Moroni le 9 avril

Coopération militaire Comores-France I Le ministre français des Armées attendu à Moroni le 9 avril

Politique | -   A.S. Kemba

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Sébastien Lecornu passera vingt-quatre heures aux Comores. Le but de la mission et l’agenda n’ont pas encore été communiqués à la presse. Les Comores et la France travaillent conjointement face aux menaces sécuritaires dans la région du Canal de Mozambique en proie à diverses activités illicites. La visite de ce ministre français, proche d’Emmanuel Macron, intervient aussi dans un contexte particulier marqué par l’opération en l’air dénommée « Wuambushu » à Mayotte, annoncée par Le Canard enchaîné et vivement dénoncée par la société civile comorienne.

 

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, est attendu à Moroni ce dimanche 9 avril, a-t-on appris de sources officielles comoriennes qui ont refusé toutefois de livrer des détails précis sur la nature de cette première visite aux Comores d’un officiel français de haut rang depuis l’investiture, il y a près d’un an, d’Emmanuel Macron à l’Elysée. «Il sera là dimanche 9 avril, c’est tout», a indiqué notre source. «Vous serez informés du programme des rencontres la veille de son arrivée», a ajouté la même source.
Sébastien Lecornu passera vingt-quatre heures aux Comores.


Le but de la mission et l’agenda n’ont pas encore été communiqués à la presse. Les Comores et la France travaillent conjointement face aux menaces sécuritaires répertoriées dans la région du Canal de Mozambique en proie à diverses activités illicites. Le ministre Sébastien Lecornu sera à Moroni probablement accompagné d’hommes en treillis dont on ignore encore le nombre.


Un avion militaire est attendu au même titre qu’un avion civil qui devrait transporter l’officiel français qui doit sans doute parler de sécurité transfrontalière dans la zone Océan indien. La région est potentiellement exposée notamment à des trafics d’armes livrées à des fanatiques et milices liés au groupe somalien Shebab.

Les évènements de Cabo Delgado au Mozambique caractérisés par l’intrusion de groupes extrémistes, inquiètent les pays de la région. En 2022, un navire avait été intercepté dans la zone, probablement en provenance du Yémen. Une cargaison d’armes dont «90 fusils kalachnikov, 162 caisses de mitraillettes Grinov et 182 caisses de munitions de divers calibres, 43 cartons de cordeau détonant et 45 cartons de mèches antidéflagrantes », ont été répertoriés par le Centre régional de fusion d’informations maritimes (Crfim) basé à Madagascar, financé par l’Union européenne, à travers la Commission de l’Océan indien (Coi). Les Comores font partie intégrante de ce programme. La France apporte un appui conséquent.


Les deux pays se sont mis d’accord, depuis 2019, de mutualiser leurs efforts pour prévenir et lutter contre toute forme de trafic et d’insécurité dans la région avec en priorité le renforcement des capacités opérationnelles des garde-côtes comoriens, comme l’avait précisé le général Laurent Cluzel, commandant des Fazoi (Forces armées de la zone de l’Océan indien) à l’occasion de sa dernière visite à Moroni en décembre dernier. Le haut gradé français devrait en principe accompagner Sébastien Lecornu. L’arrivée de ce ministre français, proche d’Emmanuel Macron, intervient aussi dans un contexte particulier marqué par l’opération en l’air dénommée « Wuambushu » programmée fin avril à Mayotte, annoncée par le Canard enchaîné et vivement dénoncée par la société civile comorienne.


L’opération de «destruction de banga» et le plan massif d’expulsion de personnes «en situation irrégulière» dans l’île comorienne de Mayotte irritent des organisations et associations comoriennes à commencer par le Comité Maore qui s’est alarmé hier. Les autorités comoriennes ne se sont pas prononcées sur le sujet. «On ne peut pas réagir à un sujet qui n’a pas encore été évoqué officiellement par une autorité française. Il y a des rapports classiques entre un Etat et un Etat, un protocole diplomatique à respecter. Ce sont seulement les medias qui en parlent. S’il y a une déclaration officielle côté français, il y aura une réaction officielle côté comorien», dit une source comorienne.

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