«Le sommet Russo-arabe est reporté en raison de l’évolution de la situation autour de Gaza», tel a été le principal message livré par le ministre russe des Affaires étrangères à la presse des pays arabes réunie, lundi 13 octobre, dans l’enceinte de son bureau. Le premier Sommet Russo-arabe à Moscou est donc reporté à une date ultérieure. Il aura lieu dès que de nouvelles dates seront convenues. Sergueï Lavrov a tenu à informer personnellement et d’une façon officielle ce report d’une importante rencontre aux nombreux journalistes, déjà sur le sol russe, venus des pays de la Ligue des Etats arabes pour la circonstance.En effet, l’ouverture et la tenue, ce lundi à Charm el-Cheikh en Egypte, d’un autre Sommet pour la paix à Gaza a été la raison de ce report. Plus de 20 pays, dont des pays arabes ont été conviés à la réunion. A travers ses mots préliminaires, le chef de la diplomatie russe a souhaité «plein succès à cette rencontre initiée par les Etats-Unis et l’Egypte. Mais Moscou s’attend à ce que tous les accords soient respectés.»
Démontrant la vision de la Russie qui, d’ailleurs, n’a pas été conviée à la rencontre par ses organisateurs mais disposée à contribuer à n’importe quel format pour le règlement de la crise. Sergueï Lavrov soutient qu’un règlement durable du conflit au Moyen-Orient est impossible sans la création d’un Etat palestinien. Or, à en croire le chef de la diplomatie, «le plan de paix de Trump ne concerne que la question de Gaza, pourtant le sort de la Cisjordanie doit être également clarifié». De surcroît, il a interpellé Donald Trump et les autres dirigeants régionaux à garantir un cessez-le feu immédiat.Le diplomate russe a fait savoir que pendant des décennies, «Israël n’a pas pris au sérieux l’importance de résoudre la question d’un Etat palestinien». Celle-ci doit être résolue, et des concessions sont nécessaires. Sergueï Lavrov milite pour un Etat palestinien dans les frontières définies en 1967.
Au chapitre des relations entre le Monde arabe et la Russie, le chef de la diplomatie a fait état d’une importante avancée dans le rapprochement économique, politique, énergétique et social des deux parties. Evoquant le chiffre d’affaires total des échanges commerciaux avec les pays de la Ligue des Etats arabes, le ministre a déclaré qu’il dépassait déjà les 34 milliards de dollars. Il a souligné des projets importants, notamment dans les domaines de l’agriculture, des énergies, du gaz et surtout du pétrole dans le cadre de l’organisation Opep+.Le patron de la diplomatie russe a rappelé l’assistance de la Russie apportée aux pays arabes depuis aux temps de l’Urss par l’accueil de nombreux étudiants et la fourniture de l’expertise soviétique à de nombreux pays amis. Il s’est réjoui de l’évolution des échanges touristiques et culturels.
S’appuyant de la grande expérience dans divers domaines,« la Fédération de Russie continue de transmettre ces valeurs de l’Union soviétique pour un partenariat mutuel loin des clichés du néocolonialisme prôné par d’autres». Sergueï Lavrov a insisté sur le fait que «les occidentaux doivent désormais comprendre qu’ils ne peuvent pas dominer le monde comme avant, mais doivent avoir leur participation».Face à la presse arabe, le ministre des Affaires étrangères a livré des réponses à des questions spécifiques de chaque pays, d’une part, et largement de l’ensemble du Monde arabe, d’autre part. Il a surtout nourri l’espoir de perspectives meilleures des relations russo-arabes.