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Corruption en milieu douanier et fiscal / Le chef de l’Etat appelle à l’application stricte de la loi

Corruption en milieu douanier et fiscal / Le chef de l’Etat appelle à l’application stricte de la loi

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«Je vous le redis, l’Etat poursuivra sa traque contre la corruption. Il intensifiera son action parce que lutter contre la corruption, c’est agir chaque jour. Les structures dédiées doivent se remobiliser», a rappelé le chef de l’Etat. «Le contrôle administratif doit être permanent. La sanction administrative et pénale doit intervenir rapidement pour en finir avec la perception d’un sentiment d’impunité», a souligné Azali Assoumani dans son discours d’ouverture de l’atelier national contre la corruption organisé à Moroni les 23 et 24 août à Moroni.

 

«La lutte contre la corruption est un aspect majeur du combat pour le bien-être des populations. C’est un devoir moral qui nous interpelle. Sachons en être dignes pour nous-mêmes, pour notre pays et pour la communauté des Nations». C’est par ces mots, entre autres, que le chef de l’Etat a déclaré ouvert officiellement l’atelier national contre la corruption en milieu douanier et fiscal vendredi dernier à l’hôtel Retaj.
L’évènement avait mobilisé des membres du gouvernement, des représentants des organisations internationales, des cadres de l’administration, d’opérateurs économiques et des notables. Azali Assoumani a appelé ceux qui sont dans l’administration à se montrer exemplaires et à contribuer à combattre toute forme d’impunité pour les auteurs des faits de corruption. Le président s’est montré ferme face à un phénomène qui gangrène toutes les sociétés.
«Je vous le redis, l’Etat poursuivra sa traque contre la corruption. Il intensifiera son action parce que lutter contre la corruption, c’est agir chaque jour. Les structures dédiées doivent se remobiliser», a rappelé le chef de l’Etat.

Le contrôle administratif doit être permanent. La sanction administrative et pénale doit intervenir rapidement pour en finir avec la perception d’un sentiment d’impunité», a ajouté Azali Assoumani.


Organisé par la Direction générale des Douanes et l’Administration générale des impôts et domaines (Agid), l’atelier contre la corruption est l’une des recommandations phares issues de la 10eme réunion du Sous-comité des directeurs généraux des douanes de l’Union africaine organisée en septembre 2018 et dont les Comores assurent la présidence.

Les mesures de rigueur

Les administrations douanières du continent souhaitent mettre en orbite des instruments nouveaux de lutte contre un fléau qui «éloigne les investisseurs, isole le pays et freine le développement», comme l’a rappelé le slogan officiel de l’atelier.
«Le gouvernement comorien fait de la lutte contre la corruption une grande priorité nationale dans sa politique d’assainissement des mœurs financières, de promotion de la gouvernance économique et d’attractivité d’investisseurs et hommes d’affaires étrangers dont l’Union des Comores a besoin pour atteindre ses objectifs de pays émergent à l’horizon 2030», indique un communiqué de presse rendu public la veille de l’évènement.
Dans son intervention, le Mufti de la République est revenu lui aussi sur les méfaits de la corruption, appelant à une campagne d’éducation et de sensibilisation à l’endroit de tous les segments de la société.
L’atelier était organisé autour de quatre thématiques à savoir «la corruption comme étant un fléau mortel, la corruption en milieu douanier, la corruption en milieu fiscal et la cartographie en matière de risque contre la corruption». Les travaux techniques en atelier avaient réunis le lendemain des acteurs des douanes et des impôts. Le ministre des Finances, Saïd Ali Saïd Chayhane (lire ci-dessous) s’est félicité de la tenue d’un atelier qui permettra de lutter contre un phénomène qui sape les efforts de développement des Etats africains.

Se fondant sur un rapport de la Banque mondiale, le ministre annonce que «1500 milliards de dollars de pots de vin par an sont versés par les individus et les sociétés, soient près 2% du Pib mondial et dix fois plus que le montant total de l’aide publique au développement».


De son côté le directeur général des douanes, Souef Kamalidini, a annoncé la poursuite des mesures de rigueur à la douane, expliquant vouloir aller plus loin dans le combat contre la corruption. «Je suis convaincu que les recommandations qui sortiront des travaux de cet atelier, seront examinées avec bienveillance, pour être des outils du combat contre la corruption», a-t-il ajouté, remerciant le chef de l’Etat «dont la présence effective» constitue, selon lui, «un encouragement mais aussi un engagement» dans le combat contre la corruption sous toutes ses formes.
Plusieurs recommandations allant dans le sens du renforcement du dispositif de veille et de contrôle des ressources publiques, des mesures de sanctions, de la promotion de l’éthique et de l’amélioration des conditions de vie des agents douaniers et fiscaux ont été entérinées par l’ensemble des acteurs concernés après les travaux techniques d’échanges sur le phénomène. «Je tiens à vous assurer que constamment et toujours, nous donnerons le meilleur de nous-mêmes, dans la loyauté et la fidélité, pour la réussite de notre pays et pour son rayonnement international sous votre guide éclairée», a conclu le patron des douanes comoriennes.


A.S.Kemba

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