Trois mois après la désignation de Chamsidine Achiraf et Hamada Hamidou, en tant que membres de la Cour Constitutionnelle, leur situation est loin d’être claire. Les deux nouveaux juges constitutionnels respectivement choisis par les gouverneurs de Ndzuani et de Ngazidja occupent leurs bureaux auprès de l’institution. Et ça s’arrête là.
En effet, les deux juges ne bénéficient d’aucun traitement ou avantage qui devraient leur revenir de droit. Selon l’ancien président du tribunal de première instance de Moroni, Hamada Hamidou, qui a pu percevoir son salaire du mois de juin en tant que membre de la Cour Constitutionnelle,
le mois qui a suivi, c’est mon salaire de magistrat qui m’a a été versé.
Il a poursuivi en ajoutant qu’ “une note émanant de la direction administrative et financière de la Cour a fait savoir qu’étant donné que nous n’avons pas prêté serment, nous ne pouvons pas bénéficier du traitement réservé aux membres de la Cour”, a indiqué le magistrat.
“La faute à la présidence”
Quant au représentant du gouverneur de Ndzuani, sa situation n’est guère plus reluisante. Loin de là. “En tant que fonctionnaire, j’aurais dû percevoir mon salaire mais cela fait deux mois qu’il ne m’a pas été versé”, a déclaré l’ancien directeur du cabinet civil du président de la république. Pour Chamsidine Achiraf, tout ce ramdam proviendrait de la présidence.
Je crois qu’il s’agit d’une volonté délibérée consistant à paralyser l’institution et à surtout sanctionner les deux membres de la Cour déjà désignés.
Interrogé sur le cas Achiraf, le directeur de la fonction publique soutient qu’il “relève de l’administration de l’île et doit revenir auprès de son administration d’origine pour régler ses problèmes”.
Dans son incompréhension par rapport à ce blocage créé “de toutes pièces”, le représentant d’Abdou Salami Abdou auprès de la Cour Constitutionnelle soutient qu’au regard de la loi, il n’y a rien qui entrave la tenue de la prestation de serment.
A mon avis, les autorités ne veulent plus de l’existence de l’institution, mais elles n’ont pas le courage politique pour dire clairement ce qu’elles pensent en faire.
Toujours est-il que la haute institution est aujourd’hui paralysée sans que cela n’émeuve grand-monde. Elle ne compterait que 3 conseillers.
Il serait salvateur pour la République que le gouverneur de Mwali, Mohamed Said Fazul, le vice-président Moustadroine Abdou et le président de l’assemblée nationale, Abdou Ousseni désignent leurs représentants. Parce que n’en déplaise à ce dernier, la cour constitutionnelle doit fonctionner même en dehors de période électorale.