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Le transfert des compétences de la Cour constitutionnelle à la Cour suprême par le président Azali Assoumani continue de faire parler.
Hier en fin d’après-midi, lors d’une conférence de presse au restaurant Le Select, les partis politiques de la mouvance présidentielle sont montés au créneau pour défendre la position du chef de l’Etat et égratigner l’Union de l’opposition.
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Les conférenciers estiment qu’après avoir constaté le fonctionnement irrégulier ou le blocage de la Cour constitutionnelle, “le président de l’Union ne pouvait pas laisser le pays dans une telle situation”.
Pour Djaé Ahamada Chanfi, l’article 12-3 de la constitution donne le pouvoir au président de prendre une mesure exceptionnelle pour une Cour qui compte trois juges au lieu de huit. Ce dernier annonce l’organisation prochaine d’un référendum pour que le peuple s’exprime sur la question. Rejetant les allégations qui parlent d’un coup d’Etat constitutionnel, Mohamed Chatur Elbadaoui rafraichit la mémoire des politiciens.
“Cette Cour n’aura jamais fait l’unanimité. Quel politicien n’a pas tiré à boulets rouge sur cette institution ? Le summum a été atteint lorsqu’un de ses membres a appelé à sa suppression non sans avoir tout déballer toutes les bavures de cette cour au préalable”, a-t-il justifié avant de constater que l’opposition telle qu’elle est actuellement dans le pays ne cherche
qu’à semer le désordre et obstruer la suite de l’enquête parlementaire sur le programme de la citoyenneté économique.
Concernant le débat de fond, Said Larifou pense que les juristes sont auteurs de réactions passionnées sur une “décision exceptionnelle appliquée dans une situation de blocage”. “Lors de la révision constitutionnelle, on peut supprimer les dispositions exceptionnelles du président mais du moment où elles existent, elles peuvent être prises”.
Il s’agit d’un pouvoir sans ambiguïté appelé “dictature constitutionnelle car prévu et permis par la constitution. Cette décision est insusceptible de recours et personne ne peut sanctionner le président en dehors du peuple lors d’une prochaine échéance électorale”, a expliqué Said Larifou devant la presse nationale. Il reconnait toutefois qu’ “aucun président n’est heureux de recourir à des mesures exceptionnelles” mais encore une fois,
il ne s’agit pas de la dissolution de la cour en ce sens où, le président n’a pas les compétences pour la dissoudre. Il s’agit d’une mesure provisoire.
Répondant à une question sur la liberté d’expression, Djaé Ahamada Chanfi appelle le gouvernement à arrêter les interventions de l’armée “car nous sommes présents et nous ferons face à l’opposition. Je rappelle tout de même que l’arrêté de 2009 interdisant les réunions à caractère politique en dehors des périodes électorales est toujours en vigueur”.