Le Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa) a rencontré hier, lundi 18 février, au restaurant Le Jardin de la paix à Moroni, les candidats à l’élection présidentielle et des gouverneurs des îles des 24 mars et 21 avril prochains et l’ensemble des médias publics et privés, pour se prononcer sur la délibération de la réglementation de la campagne médiatique. Le Cnpa a remis aux participants un document dont les 28 articles ont été passés au peigne fin par chaque candidat ou son représentant. Les médias ont été également appelés à formuler leurs recommandations sur les propositions présentées portant sur la règlementation de la campagne médiatique des prochaines échéances électorales.
Parmi les dispositions prévues par cette réglementation, les interventions des candidats, la diffusion des messages et des dispositions spéciales pour les communes au niveau desquelles les médias privés et publics sont appelés à faire usage pendant la période électorale.
Au cours des débats entre le Cnpa et les candidats, le représentant du candidat Mouigni Baraka Saïd Soilihi, Mmadi Hassani Oumouri, a soulevé la question du candidat du pouvoir qui, durant ces derniers mois, fait usage des biens publics pour battre campagne. Il a fait référence aux différentes cérémonies inaugurales, dont le président en congé et son gouvernement ont procédé ces derniers jours.
Mmadi Hassani Oumouri a rappelé qu’au cours de ces évènements, le pouvoir n’a jamais caché son intention d’appeler la population à voter en faveur du candidat Azali Assoumani, lors des élections des 24 mars et 21 avril prochains. De son côté, le représentant du candidat Soilihi Mohamed, Housni Mmadi, a évoqué la question des médias virtuels et des réseaux sociaux, sachant que ces derniers temps ils se sont livrés à des actes et scènes de diffamation des autorités publiques. Il demandera en outre les sanctions prévues contre les médias qui ne respecterons pas les dispositions du régulateur des médias sur le traitement de la campagne électorale de tous les candidats.
Kamal’Eddine Saindou, un conseiller du Cnpa, a souligné que «lors des votes, la vie ne s’arrête pas pour les médias, mais ils sont toujours appelés à couvrir l’information quotidienne. Mais il y a nécessité de faire attention sur les événements où des candidats seront présents».
Il a souligné que pendant la période de la campagne, les médias doivent se priver «de rediffuser» les cérémonies dans lesquelles des candidats ont été présents, sauf si les médias les considèrent comme faisant partie de leurs temps d’antenne.
Par rapport aux diffamations, un autre conseiller du Cnpa, Ali Moindjié, a rappelé que «l’institution n’a pas les capacités technologiques et son champ de compétences ne leur permettent pas de réguler les medias virtuels». En ce qui concerne la presse écrite et audiovisuelle, le président du Cnpa a souligné que si la diffamation est faite en direct au cours d’un meeting, la responsabilité revient au candidat, mais si elle est rediffusée dans un média, cela peut faire partie d’une erreur du métier et la faute reviendra au média. Mohamed Boudouri a rappelé que «même si le Cnpa peut déterminer la diffamation, mais la personne habilitée reste le tribunal correctionnel qui, à son tour, va se prononcer si l’acte de diffamation est établi». Le Cnpa conseille aux candidats de faire recours au virtuel, pour être en mesure de se défendre.
De son côté, le représentant du candidat Fahmi Saïd Ibrahim, Antoisse Ezidine, a sollicité le Cnpa avec la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) à saisir la télévision nationale à revoir la qualité de production des déclarations des candidats. Il a demandé que la seule télévision nationale puisse accorder la possibilité aux candidats de faire passer leurs messages convenablement, mais en tenant compte aux spécificités qui seront établies par l’Ortc.
Ali Abdou