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Crise au sein de l’Updc: Abdoulkarim Mohamed n’écarte pas la possibilité de scinder le parti

Crise au sein de l’Updc: Abdoulkarim Mohamed n’écarte pas la possibilité de scinder le parti

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Dans un entretien qu’il nous a accordé, Abdoulkarim Mohamed revient sur la grave crise au sein de l’Updc où l’on constate deux courants qui se jettent des flèches. Pour lui, le risque que sa formation disparaisse n’est pas à écarter car “le bureau en place est incompétent, le conseil national fait défaut, le parti est noyé dans l’Union de l’opposition…”. Il remet en cause la volonté de s’opposer systématiquement à tous les projets et autres réalisations du régime en place. Certains cadres parlent “de trahison envers le parti et envers Mohamed Ali Soilihi parce que disent-ils, nous aurions dû manipuler les résultats des élections présidentielles pour garder le pouvoir”,a dit l’ancien ministre.

 

Le torchon brule au sein du parti de l’Union pour le développement des Comores (Updc). C’est du moins ce qui ressort de l’entretien accordé hier à Al-watwan par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Abdoulkarim Mohamed, depuis sa pharmacie sise à l’immeuble Ridjali. L’ancien ministre du temps d’Ikililou Dhoinine reconnait effectivement des dissensions internes très fortes qui opposent deux courants et “qui risqueraient de mettre en péril l’existence du parti”. Pour notre interlocuteur, son parti traverse de fortes zones de turbulences dès lors que certains cadres parlent “de trahison envers le parti et envers Mohamed Ali Soilihi parce que, disent-ils, nous aurions dû manipuler les résultats des élections présidentielles pour garder le pouvoir. Sauf que pour sauvegarder les acquis démocratiques, la posture de l’ancien président nous rend fiers aujourd’hui car on peut se vanter d’avoir préservé les droits et libertés fondamentaux”. Il y aurait également comme sources de conflits, un bureau qui “brille par son incompétence” pour gérer le parti et un conseil national à mettre en place.

 

“Il y a deux courants mais tout le monde est dans le parti. De notre côté, nous remettons en cause le mode de gouvernance du parti parce que le bureau est défaillant, les décisions sont prises hors cadre du bureau. A la suite de notre défaite aux présidentielles, il n’y a que suspicions et d’énormes séquelles. Nous sommes tombés de haut, le parti a stagné et est noyé dans l’Union de l’opposition dans la mesure où, l’on nous dicte notre conduite et nos représentants dans cette structure ne pèsent pas bien lourds”, nous a expliqué Abdoulkarim Mohamed pour qui être dans l’opposition ne signifie pas “s’opposer systématiquement même aux projets que nous avions dans notre programme et que le régime actuel réalise”. Il avancera que l’on ne s’oppose pas à une personne mais à un programme.

Un parti noyé dansl’Union de l’opposition

“À titre d’exemple, nous ne voulions pas pratiquer la politique de la chaise vide en ce qui concerne les Assises nationales. Nous ne voulons pas non plus nous opposer à un projet tout simplement parce que son porteur s’appelle Azali Assoumani. Ce serait malhonnête de critiquer la réfection de la route Hahaya-Moroni alors que le projet figurait dans notre programme. L’on doit saluer ces réalisations en ce qui concerne les routes”,a-t-il illustré. Abdoulkarim Mohamed ira jusqu’à évoquer une possible dislocation ,”non souhaitée”, de l’Updc si jamais les élus du parti n’arrivent pas à rassembler tout le monde. Il tiendra à répondre à ceux qui l’accusent de “manœuvrer pour ses intérêts individuels en visant un quelconque poste” en estimant qu’il aurait pu retourner à l’Assemblée de l’Union en tant que député et qu’il ne voit pas “ce qu’il pourrait obtenir de mieux que ça. Ces accusations sont ridicules”.


Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, tous les partis politiques font face à des divergences internes très nourries parce que “les partis aux Comores ne sont pas l’œuvre d’une idéologie commune. Les dissensions ne se basent pas sur des divergences idéologiques mais sur la volonté des personnes de se supporter. Souvent, dans les partis, certains viennent pour le pouvoir et repartent ensuite”. S’il reconnait que l’Updc est un grand parti avec une base électorale solide sur l’ensemble du territoire, notre source n’écarte pas “la possibilité que le parti ne survive pas dans l’opposition quoique, la différence avec les autres formations politiques, c’est que l’Updc n’est pas un parti-personne”.


Abdoulkarim Mohamed appelle au respect des textes qui régissent le parti, à la mise en place d’un nouveau bureau et un conseil national comprenant les cadres. A défaut, la rupture risque d’être consommée. “L’ancien président Ikililou Dhoinine veut l’unité et la solidarité du parti. Il est l’un des rares qui souhaitent la préservation du parti”, a conclu l’ancien patron de la diplomatie.


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