Le dialogue aura fait long feu. A dire vrai, on ne peut pas à proprement parler d’une surprise, tant la rumeur faisant état de l’échec des pourparlers devant mener à ce dialogue était persistante depuis deux semaines au moins. Le communiqué daté du 27 juin, signé par Aboudou Soefo, doyen et porte-parole des candidats des échéances de janvier 2024 la confirme.
L’on y apprend que la délégation du chef de l’Etat, Azali Assoumani “a surpris par revirement total, la partie adverse”.
Le camp présidentiel a donc voulu poser des préalables qui n’étaient pas prévus, selon le signataire de la déclaration qui fut également ministre des Affaires étrangères. Beit-Salam voulait, à l’en croire, exiger du Collectif des candidats la reconnaissance des élections du 14 janvier alors que jusqu’ici aucun des 5 challengers n’a félicité le chef de l’Etat.
Autre grief reproché à la majorité au pouvoir, le format que prendrait le dialogue national. Elle comptait en faire une grand-messe où toutes les forces vives de la nation seraient impliquées (opposition, notabilité, religieux, société civile, etc.), ce qui n’est pas du goût des 5 hommes qui se sont présentés à la présidentielle et de la majorité de ceux qui aspiraient à devenir gouverneurs des îles autonomes. Dernier point majeur de divergence, le parrainage du dialogue par la communauté internationale.
Le pouvoir ne veut tout simplement pas en entendre parler, lui préférant “un dialogue entre Comoriens exclusivement”.Ainsi, “ces préalables non introduites (…) sont à juste titre inadmissibles et inacceptables pour le Collectif des Candidats de l’opposition”, lit-on dans le communiqué. Le locataire de Beit Salam a confirmé à Aboudou Soefo, le 22 juin “la triste rupture de dialogue entre lui et ses opposants électoraux”.
Pour autant, “le Collectif continue à croire que ce dialogue tant demandé solennellement par la communauté internationale reste l’unique voie de réviser l’ensemble des dispositions en matière électorale afin de lutter efficacement contre les fraudes électorales à répétition pour promouvoir le Grand Pardon”, regrette le doyen des candidats.