Contrairement à l’année dernière, l’événement qui signe notre accession aux Nations Unies n’a pas mobilisé grand-monde. Pour un ancien membre du Comité Maore, cette faible mobilisation peut avoir de nombreuses origines, les propos de l’ancien président qui, lors de l’édition de 2016 avait fait allusion à Daesh dans son allocution ou encore la disparition du Comité de la scène politique.
La douzième édition de la journée nationale Maore a été célébrée, hier 12 novembre au palais du peuple de Hamramba. Cette édition 2017 a vu Hamidou Karihila, secrétaire d’Etat chargé du Monde arabe, représenter tout le gouvernement. Peu d’élus avaient par ailleurs fait le déplacement.
Dans son mot de bienvenue, le vice-président de l’Assemblée, Maoulana Charif, assurant l’intérim d’Abdou Ousseni a rendu un hommage appuyé à l’endroit de la délégation du Comité Maore, venue à Moroni pour l’occasion. Selon lui, ce combat est légitime et notre pays
ne peut pas s’offrir le luxe de traiter la question mahoraise sous le manteau et continuer de compter aux yeux du monde, le nombre de ses morts et disparus dans le bras de mer séparant Ndzuani et Mayotte.
Au-delà de sa dimension commémorative, cette célébration de la journée nationale Maore est une occasion de dénoncer la démarche entreprise par la puissance colonisatrice à s’accaparer de l’île comorienne de Mayotte avec les scrutins organisés en octobre 1974 et en décembre 1974, le visa Balladur en 1995 et la départementalisation de l’ile en 2011.
Dans son intervention, le président du Comité Maore, Faouzi Ahmada a rassuré que le statut de département ne donne pas de garantie qu’une collectivité territoriale demeure à jamais française et a cité l’exemple de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon.
Faouzi Ahamada a appelé les autorités comoriennes à “tendre toutes les forces pour que la question de l’île comorienne de Mayotte soit de nouveau débattue à l’assemblée générale des Nations-Unies”. Quant au secrétaire d’Etat chargé du monde arabe, Hamidou Karihila, la question de Mayotte est toujours préoccupante pour tous les Comoriens.
Des liens indivisibles
Pour ce qui est de la suppression du visa Balladur, Hamidou Karihila a ajouté que le gouvernement est conscient du problème et nous espérons avoir une solution. De son côté, Abdoulkarim Youssouf de l’association N’go shawo, appelle la population de Mayotte et des autres îles à briser la chaine verbale et à se rapprocher davantage. “C’est en nous côtoyant que nous nous rendrons compte que nos liens sont plus forts que toute autre considération”.
Cette célébration d’hier était également l’occasion pour Zainaba Barwan, intervenant au nom de la représentante du Comité Maore de Mayotte d’appeler toutes les mamans comoriennes à s’approprier la question.
Mobilisons nous contre le visa de la mort car aucune maman ne peut accepter que ses enfants meurent dans ce bras de mer.
La faible mobilisation de l’édition de cette année n’est pas passée inaperçue. Ainsi, un ancien membre du Comité l’explique par les propos tenus par l’ancien président, qui dans son allocution avait parlé de Daesh. Ou encore de la disparition du Comité Maore de la scène politique.
Il félicitera toutefois la réaction du nouveau bureau après la signature de la feuille de route entre les Comores et la France “et préfère du temps à la nouvelle génération”.