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Aîd elfitr à Ndzuani : “Maintenant qu’un nouveau cycle de la tournante a démarré, Ndzuani attend son tour en 2021”

Aîd elfitr à Ndzuani : “Maintenant qu’un nouveau cycle de la tournante a démarré, Ndzuani attend son tour en 2021”

Politique | -

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A Ndzuani, le locataire de Dar-nadjah s’est étendu sur la question du girofle, de certains chevauchements au niveau des compétences entre l’Union et l’île et la question de la présidence tournante. “Il est normal, maintenant qu’un nouveau cycle a démarré, que Ndzuani ait son tour en 2021”, devait-il insister.

 

Le gouverneur de Ndzuani, Abdou Salami Abdou, a reçu la population de l’île  mardi dernier à Dar-nadjà l’occasion de la cérémonie des vœux de l’Aîd.

Ce fut l’occasion de répondre aux “questions que les Anjouanais se posent”, et qui ont été relayées à la tribune par le ulema, Ahmed Abdoulfatah.

Pourquoi un office de la vanille a été ouvert à Ngazidja et pas un dédié au girofle à Ndzuani ? Est-il vrai que l’on veut enterrer le dispositif constitutionnel de la présidence tournante ? Et surtout comment se portent les relations entre le gouvernement fédéral et l’exécutif de Ndzuani ? A travers ses réponses, le gouverneur confirmera implicitement ce que bon nombre de gens se doutaient déjà, à savoir que tout n’est pas rose entre Ndzuani et l’Union. 

Le chef de l’exécutif anjouanais a tout d’abord appelé à la “cohésion des Anjouanais”, lesquels devraient «dépasser les clivages politiques pour l’essor de leur île».

Persuadé que certains politiques natifs de l’île œuvraient pour le contraire, il a “rappelé” : «récemment, j’ai informé le chef de l’État que le port de Mutsamudu continuait de s’envaser et que bientôt il ne pourra plus recevoir de bateau.Si un Anjouanais y voit là un succès politique personnel, c’est à lui de voir, mais je sais que les conséquences nous toucheront tous”.



“Mon choix ou rien !”

Le docteur Salami a recouru à des anecdotes pour faire apparaitre ce malaise. Il a, à cet effet, également cité l’exemple de ce qui s’apparente à un accaparement par le ministère de la santé des compétences du commissariat de l’île en charge du domaine.

«Tout le monde sait que les hôpitaux de Hombo et de Bambao sont sous tutelle de l’Union, et le reste sous celle de l’île. Mais le ministère, dans une récente note, nous défend d’entreprendre quoi que ce soit dans les établissements sous notre tutelle sans son aval. Ceci n’est pas fortuit : nous avons pu mobiliser des partenaires pour des projets destinés aux hôpitaux de Mremani et de Domoni, mais le ministère les a arrêtés. J’ai entendu une autorité dire être prête à y donner son accord à la condition que lesdits projets se fassent dans une localité de son choix», a-t-il raconté.

Tout ceci nous ramène aux rapports visiblement “distendus” entre l’Union et l’île, que le gouverneur décrit ainsi : «Celui qui a posé la question comprend mieux la situation que celui à qui la question est posée. Personne dans cette île n’ignore ce qu’il en est. Dieu fasse que nous soyons en bons termes. J’ai l’espoir que nous y arriverons, car l’histoire a démontré que quiconque veut briser les pactes scellés dans cette île de Ndzuani, souffre».

Allusion aux accords de gouvernance conclus entre les candidats du Juwa et ceux de la Crc, lors des dernières élections des gouverneurs et du président de la République ?

Au sujet de la tournante, le locataire de Dar-nadjah n’y est pas allé par quatre chemins.

«Ma position sur ce sujet est déjà connue, mais je suis heureux d’apprendre celle des Anjouanais aujourd’hui. Après la fin de la tournante mohélienne, le Mouvement du 11 août avait appelé à des assises pour faire le bilan de ce premier cycle. Mais certains frères, surtout de Ngazidja, ont exigé leur tour et la Cour constitutionnelle leur a donné raison. Il est donc normal, maintenant qu’un nouveau cycle a démarré, que Ndzuani ait son tour en 2021», a-t-il dit, ajoutant au passage que «les gens qui battent campagne dans les villages en faveur de la suppression de la tournante sont ceux qui sont prêts à tout pour se faire une place au gouvernement».

Le chef de l’exécutif anjouanais se montrera encore plus préoccupé par la question du girofle.

“De tous ces produits [vanille, ylang-ylang…] il n’y a pas qui rapporte plus de devises que le girofle. Il était donc plus raisonnable de le prioriser avant la vanille. C’est l’inverse qui s’est produit, espérons que c’est la bonne décision. Mais ce que nous ne comprendrons ni n’accepterons pas, c’est quand la vanille continuera de prendre le devant sans que nous n’entendions pas parler aussi du girofle. J’espère que le gouvernement viendra ici à Ndzuani lancer une journée du girofle, comme il pourrait également lancer une journée pour l’ylang à Mwali. Autrement l’exécutif de Ndzuani appellera un jour les Anjouanais pour le faire”.

Il est vrai qu’à Ndzuani, comparée à celle du girofle, la production de la vanille reste négligeable.


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