Le 25 décembre dernier, une frange du parti l’Union pour le développement des Comores (Updc), à la tête de laquelle le porte-parole du parti, a saisi le président du Comité de pilotage des assises nationales (Cpan), pour demander le remplacement de Youssouf Boina, précédemment désigné pour représenter le parti, par Salim Ibrahim.

Contacté au téléphone, l’ancien ministre des Affaires étrangères et l’un des fidèles de l’ancien président de la République, Ikililou Dhoinine, Abdoulkarim Mohamed a reconnu que cette décision a été prise dans une réunion qui avait réuni des membres du parti ainsi que certains députés.

L’ancien ministre a souligné que cette décision a été motivée par le désistement de Youssouf Boina, actuel secrétaire général du parti, qui ne souhaite plus prendre part au Comité de pilotage des assises nationales.

Des leaders du parti l’ont saisi pour organiser une réunion formelle en vue de discuter de son désistement, mais Youssouf Boina n’a pas jugé nécessaire de convoquer les membres du parti pour en parler. Alors, une frange du parti qui n’est pas prête à ce que l’Updc joue le jeu de la chaise vide a organisé, le 25 décembre dernier, une réunion, qui a vu la présence de certains députés et a décidé de désigner Salim Ibrahim pour remplacer Youssouf Boina, a fait savoir Abdoulkarim Mohamed

avant de reconnaitre que l’Updc traverse une zone de turbulence, qui a conduit à la naissance de deux tendances au sein du parti. Cette crise est, selon notre locuteur, née suite à la désignation sans concertation des leaders du parti, de Youssouf Boina comme représentant de l’Updc au sein du Cpan.

Pour sa part, le secrétaire général du parti, Youssouf Boina, qualifie la désignation de Salim Ibrahim, de nouvelle machination de nature à discréditer le Cpan.
Il ajoutera que certes la direction de l’Updc fonctionne conformément au principe de collégialité, mais une décision de cette nature est normalement prise au cours d’une réunion convoquée et présidée par le secrétaire général du parti.

Or, selon lui, celle-ci n’a jamais eu lieu. Youssouf Boina a souligné qu’il est sage que tous les responsables des partis qui s’alignent avec l’Alliance de l’opposition partagent sa position du retrait des assises suite au comportement “hégémonique et totalitaire” du gouvernement vis-à-vis du Cpan.

“Une démarche de démocratie citoyenne n’est pas pilotée par le gouvernement mais par la société civile. De plus, des assises de cette importance ne sauraient être crédibles alors qu’elles excluent toute une île et des grands partis comme l’Updc et Juwa”, a-t-il conclut.