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De l’esprit à la pratique des Accords de Fomboni, on ne peut pas parler d’élections en 2021

De l’esprit à la pratique des Accords de Fomboni, on ne peut pas parler d’élections en 2021

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En vertu des dispositions constitutionnelles, des nouvelles élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles, auxquelles ont participé les leaders de l’opposition (en étant candidats ), ont été tenues et Azali a été élu. Il s’avère absurde d’entendre des bouches de certains, assoiffés du pouvoir, de parler d’élections en 2021.

 

Je ne cesse de m’interroger sur les agissements de certains hommes politiques. Quelques individus parlent du respect de la tournante et demandent le départ d’Azali en 2021, et d’autres s’opposent catégoriquement à cela. À ce sujet, avant d’avancer quoique ce soit, procédons à un petit rappel historique : nous sommes partis d’une crise institutionnelle et constitutionnelle ayant conduit à la constitution de 2001. Au séparatisme anjouanais, il a été adopté une nouvelle architecture constitutionnelle ayant permis de restaurer l’ordre public, l’intégrité, l’unité et la souveraineté nationales. Cela a été rendu possible grâce au président Azali Assoumani.

Un État stable, solide et unifié

Et selon les circonstances, il urgeait d’éviter la dislocation des îles. La stabilité a été retrouvée. Mais compte tenu de la situation, en pesant le pour et le contre, les failles et les dérapages furent multiples. Des gens briguaient des postes insulaires trop dépensiers, on parlait souvent d’institutions budgétivores et les résultats obtenus par rapport à ceux escomptés ne se sont jamais révélés exemplaires. Au niveau central, l’accession au pouvoir permettait aux uns et aux autres de procéder à des règlements de comptes, à une espèce de népotisme et de chauvinisme même, de communautarisme de la chose publique, au modèle du «Twarab» où les orchestres musicaux jouent à tour de rôle, se succèdent les uns aux autres et chacun rentre avec sa caisse se sentant non redevable d’aucun compte à qui que ce soit.


Ce comportement et tant d’autres dont on se garde de livrer le moindre détail ont conduit à bon nombre de Comoriens de bords divers, nourris par un esprit patriotique et républicain de faire un sursaut et une table rase méthodique, pour asseoir de nouvelles bases étatiques prometteuses d’un État stable, solide et unifié, n’entravant pas la décentralisation, apte à incarner une autorité digne de ce nom, respectée et respectable, surtout vis à vis de l’international. D’ailleurs, ce bilan a été déjà prévu par les fameux Accords de Fomboni, une fois fini les 3 tours de la présidence tournante.


Azali, fût élu premier président de cette tournante. Sambi l’a succédé, en vertu de cette même tournante, en tant que citoyen issu de l’île de Ndzuani.
À notre surprise, pendant que Mwali n’a encore pas bénéficié de son tour, le régime Sambi, sans associer l’opposition, et en écourtant le mandat de certains gouverneurs élus, en passage de force, a procédé à une révision constitutionnelle. Quoi de lui n’a-t-on pas vu, en réussissant à «hypnotiser» tout le peuple comorien par sa «ruse» et sa rhétorique, à s’ajointer une année de plus de son mandat, or la loi, partout dans les espaces géographiques du monde, juridiquement parlant, dit : «non à la rétroactivité de la loi». Est arrivé le tour de Mwali, où Ikililou, un enfant de cette île, imposé par Sambi lui-même, est parvenu à remporter les présidentielles. Azali Assoumani a toujours réussi à garder son silence et respecter ses successeurs, du fait que le degré de civilité n’a jamais fait défaut chez lui.

Les Assises nationales

Azali est revenu au pouvoir suite au suffrage universel. Après avoir écouté le peuple, la société civile et des «sages» anciens hommes politiques, dont certains parmi eux sont des artisans de cette indépendance, dont nous sommes héritiers, soucieux de poser d’ores-et-déjà les jalons d’un État fort, stable et respectable, qui ont appelé aux Assises nationales dont l’objet étant de faire le bilan des 42 ans de l’indépendance des Comores, n’a pas tarder de donner son feu vert, et elles ont été bel et bien tenues.
Celles-ci ont conduit et abouti au référendum dernier à l’issue duquel, la donne constitutionnelle a changé.

Mettre de côté les querelles politiques

En vertu des dispositions constitutionnelles, des nouvelles élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles, auxquelles ont participé les leaders de l’opposition (en étant candidats ), ont été tenues et Azali a été élu.
Il s’avère absurde d’entendre des bouches de certains, assoiffés du pouvoir, de parler d’élections en 2021. Où en est-on au juste. Je n’en dis pas plus. Étonnant et indignant est ce comportement de certains compatriotes se réclamant du camp de l’opposition, aujourd’hui, pour la simple raison qu’ils ne sont plus aux commandes, cherchant à déstabiliser le pays, en période de crise sanitaire mondiale, par des manœuvres honteuses, çà et là, pendant que les pays du globe rangent de côté les clivages politiques et font face à l’unanimité à cette pandémie de Covid 19. Pourquoi n’a-t-on pas hérité de nos devanciers politiciens comoriens cette sagesse d’aller à l’unisson pour une cause noble s’imposant commune ?

Nos anciens ont réussi à ranger de côté les divergences de vues politiques, (Blanc et Vert) étaient fusionnés, unis plus que jamais pour l’accession à l’indépendance. Cela doit nous servir de leçon. Les Français ont réussi à outrepasser les querelles politiques pour respecter les mesures barrières qui s’imposent visant à stopper la propagation du Corona virus. Je parle des français parce que nous les Comoriens avons souvent tendance à les imiter. À bon entendeur salut !

Djoumoi Said Abdallah, Président de l’Association des maires de Ngazidja

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