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Des partis, mouvements et personnalités politiques dénoncent un document séparatiste

Des partis, mouvements et personnalités politiques dénoncent un document séparatiste

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Vendredi 1er décembre dernier, un tract invitant les Comoriens de Ndzuani qui se trouvent à Ngazidja de vider les lieux et regagner leur île natale a été publié. “Ce document” ne portant aucune signature a provoqué l’ire des partis politiques de l’opposition et de plusieurs responsables de mouvements politiques. Ils dénoncent un document à caractère séparatiste et pointent du doigt le mutisme des autorités qui devraient “être sur le pied de guerre pour traquer les auteurs de ce tract afin de les sanctionner sévèrement”.

 

Dans un climat de campagne pro et anti assises nationales, l’Alliance de l’opposition, le parti Juwa, des personnalités et des mouvements politiques ont tenu une conférence de presse hier matin à l’hôtel Badamier sis à Vwadju. Il était question pour une fois non pas des assises quoique, mais de s’indigner contre un tract rendu public le vendredi 1er décembre et intimant les Comoriens de Ndzuani se trouvant à Ngazidja, de plier bagages avant le 31 décembre sous peine de représailles.

Bien que ne portant aucune signature encore moins un nom ou un logo, ce document a tout de même retenu l’attention des politiques qui se déclarent contre l’organisation des assises nationales “telles que le gouvernement les présente”.  Le député Ali Mhadji déplore un tract qui attise la haine et appelle le président de la République et son gouvernement “à mener une enquête et à sanctionner sévèrement les auteurs de ce document”. Pour le parlementaire, les autorités doivent traquer sans relâche “ces traitres parce qu’au rythme où vont les choses, nous allons tout droit dans le mur”.

Pour le représentant du Mouvement du 17 février, l’avènement d’un tel document ne surprend guère eu égard aux différentes interventions publiques des membres du gouvernement. “Au M17, nous ne sommes pas surpris qu’un tel document de haine fasse son apparition. Il est la conséquence directe des discours intempestifs des membres du gouvernement. A titre d’exemple, le climat de peur qui s’est installé dans le pays qui veut qu’aucune voix dissonante ne se fasse entendre.

Dans les quartiers, les comoriens vivent paisiblement entre eux, mais il s’agit d’une manipulation politicienne qui est sur le point de tout faire exploser” a déploré le député Saïd Mohamed Elface.


“Gouverné par ordonnance”

Ce dernier renvoie la responsabilité de cet acte sur les “responsables de l’environnement politique actuel qui n’augure rien de rassurant”.
Les conférenciers se sont montrés plus qu’étonnés de constater que ce tract est sorti depuis quelques jours et pourtant, aucune réaction de la part des autorités n’a été enregistrée. Représentant  l’Alliance de l’opposition, Ibrahim Abdourazakou alias Razida rappelle que la sauvegarde de l’unité nationale et des frontières de notre pays “est une tâche qui incombe au chef de l’État”.

 

 

Nous regrettons que cet acte impardonnable attisant la haine et l’affrontement n’ait pas retenu l’attention des gouvernants. Nous ne prenons pas à la légère cet acte d’autant plus qu’une radio de la place a fait un micro trottoir sur ce sujet et que les réseaux sociaux s’en donnent à cœur joie a-t-il dit

 

avant d’être rejoint par Ahmed El Barwane qui voit des similitudes avec la précédente crise séparatiste. A l’unanimité, les conférenciers à l’image d’Abidhar Abdallah dénoncent un tract à caractère séparatiste et invitent le gouvernement à être “sur le pied de guerre” contre les auteurs. Ils vont jusqu’à reprendre la maxime, “qui ne dit rien consent” pour demander une réaction de la part des autorités.

L’autre point abordé lors de ce rendez-vous concerne l’apathie de la Cour constitutionnelle que tous les intervenants s’accordent à déplorer. Pour le député Ali Mhadji mais aussi pour le secrétaire général du parti juwa, Ahmed El Barwane, le pays est “gouverné par ordonnance et plusieurs actes posés sont frappés d’illégalité”. “Les lois et autres dispositions prises par les parlementaires doivent être contrôlées par la Cour constitutionnelle avant d’être promulguées. Malheureusement, nous adoptons les lois et directement elles atterrissent à Beit-Salam pour la promulgation” a déploré Ali Mhadji.

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