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Deuxième session du parlement panafricain (Pap) I Azali Assoumani pour une transformation des matières premières en Afrique

Deuxième session du parlement panafricain (Pap) I Azali Assoumani pour une transformation des matières premières en Afrique

Politique | -   A.S. Kemba

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Le président en exercice de l’Union africaine estime qu’une politique de transformation des matières premières au sein même des pays contribuerait à la diversification des économies africaines et à l’éclosion de nouveaux marchés et de services générateurs de millions d’emplois au profit de la jeunesse. «Nous devons nous y atteler avec force et détermination, si nous voulons être compétitifs sur les marchés internationaux», a-t-il justifié, lundi 15 mai, dans son discours d’ouverture de la session du parlement panafricain (Pap) en Afrique du Sud.

 

Le chef de l’Etat, président en exercice de l’Union africaine, a appelé les pays africains à créer les conditions de transformation des matières premières en misant si nécessaire sur la co-expertise. Azali Assoumani s’est exprimé, lundi 15 mai à Johannesburg en Afrique du sud devant des parlementaires africains à l’occasion de leur deuxième session comptant pour la sixième législature.

L’unité et à la solidarité des Africains

«Nous devons, en tant que nations africaines, être en mesure de produire, de stocker mais aussi de transformer sur place, nos matières premières», a souligné le président en ouvrant officiellement la session. L’Afrique reste aujourd’hui, selon de nombreuses études, un grand réservoir de nombreuses matières premières : on cite notamment les matières agricoles, le pétrole, le gaz, les matières minérales, les métaux précieux, entre autres. Le continent est le premier producteur de cacao (Cote d’Ivoire), cinquième producteur mondial de pétrole et d’huile de palme (Nigeria), neuvième producteur mondial de gaz naturel (Algérie), cinquième producteur de café (Ethiopie), sixième producteur d’or (Afrique du sud) avec le Ghana, huitième dans le classement mondial (…).


Le président Azali Assoumani estime qu’une politique de transformation des matières premières au sein même des pays contribuerait à la diversification des économies africaines et à l’éclosion de nouveaux marchés et de services qui pourraient générer des millions d’emplois au profit de la jeunesse. «Nous devons nous y atteler avec force et détermination, si nous voulons être compétitifs sur les marchés internationaux», a-t-il encore justifié, rappelant la pertinence de la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf), principale thème retenu pour cette session.


«En faisant de la Zlecaf le thème de cette session parlementaire, le parlement panafricain prouve, si besoin était, que les défis de notre continent sont bien pris en compte, et qu’il se joint, comme à l’accoutumée, aux efforts constants que déploie le continent pour l’opérationnalisation de ce marché», a ajouté le patron de l’Union africaine, aux côtés du président du parlement africain,  le Zimbabwéen Fortune Charumbira.

Des avantages comparatifs et un potentiel industriel

Azali Assoumani appelle à «éliminer progressivement les barrières tarifaires et non-tarifaires, et développer, ainsi, les échanges commerciaux dans le continent» en encourageant «les initiatives de nos Etats et celles des communautés économiques régionales» pour concrétiser la volonté de création d’un tissu industriel. Le développement des échanges entre l’Afrique et le reste du monde progresse à un rythme lent mais prometteur, selon la Cnuced (Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement) qui note, dans son rapport 2022, «une relative hausse de la valeur des exportations» qui passent de «758 milliards de dollars en 2019 à près de 800 milliards de dollars en 2021». L’Union africaine souhaite impulser une nouvelle donne pour stimuler la conscience africaine autour de nouveaux enjeux de croissance et de développement du continent.


«L’Afrique se doit donc d’être au cœur de la dynamique de développement économique en cours dans le monde, d’autant plus que nous avons les ressources naturelles et humaines appropriées, et que nous sommes en mesure de pouvoir accroître nos productions et nos échanges intra continentaux, mais aussi avec le reste du monde», a dit Azali Assoumani qui a ressuscité, dans la salle, le combat mené par les pères fondateurs de l’organisation panafricaine pour justifier l’esprit de complémentarité qui doit guider les dirigeants africains dans la recherche de solutions aux problèmes des Africains.


«Kwamé Nkrumah, dans l’Afrique doit s’unir, proposait déjà dans les années soixante, pour reprendre ses mots,  «la mise en commun de nos investissements actuellement distincts, et qui concernent des projets nationaux semblables entre eux», permettant ainsi un «développement mutuel», a ainsi rappelé Azali Assoumani.

Si la transformation des matières premières sur place pourrait offrir à l’Afrique des avantages comparatifs et libérer un potentiel industriel au continent, le chemin reste encore loin, d’abord, pour une maîtrise effective desdites matières premières aujourd’hui sous le contrôle des multinationales soutenues par des puissances étrangères. L’une des étapes suggérées est l’adoption de mesures de restriction à l’exportation des matières premières. Ce qui n’est pas le cas dans certains pays minés par les conflits souvent fabriqués.

La guerre au Soudan et en Ukraine

Le président Azali Assoumani a ainsi appelé à l’unité, à la solidarité des Africains et à la fin des conflits.  «Le continent africain a un bel avenir devant lui, en dépit des nombreux défis auxquels il est confronté. Faisons face à ces défis, ensemble et unis, pour réaliser notre volonté commune de paix, de stabilité et de développement», a-t-il indiqué.


Sur un autre registre, le chef de l’Etat a fini son discours par rappeler «la guerre au Soudan » qui « est venue aggraver une situation sécuritaire déjà préoccupante sur le continent». Azali Assoumani a laissé transparaitre sa vive préoccupation, appelant à la fin des hostilités et à la souffrance des populations. «Non seulement cette guerre crée le chaos dans ce pays frère, mais elle risque de déstabiliser une région déjà fragile, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur les peuples concernés», a-t-il mentionné avant de revenir sur la guerre en Ukraine et l’éventuelle offre de médiation du continent.


Le parlement panafricain a été créé en 2004 et regroupe 230 élus issus des 54 pays membres de l’Union africaine. L’Assemblée nationale a été représentée, entre autres, par le vice-président Mohamed Ahamada Baco, le président de la commission des Affaires étrangères, Abdou Said Mdahoma et la députée Ladhaenti Houmadi.

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