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Dialogue inter-comorien : Vers une prolongation des discussions

Dialogue inter-comorien : Vers une prolongation des discussions

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Trois jours durant, les discussions n’ont abordé que le premier point sur la liste, à savoir, l’apaisement du climat politique que certains qualifient de «tendu». La mission africaine conduite par Ramtane Lamamra devant partir, les différentes parties se sont convenues sur la nécessité de poursuivre le dialogue en mettant en place une coprésidence qui serait vraisemblablement assumée par le président de l’Union, Azali Assoumani, au nom de la Mouvance présidentielle, et Mohamed Ali Soilih pour le compte de l’Union de l’opposition. Les questions liées aux droits fondamentaux ont dominé l’attention des parties prenantes, raison pour laquelle, les prochaines discussions auront à s’attarder sur «les élections anticipées du président de l’Union et des gouverneurs des îles ; le contexte politique/garanties ; la préparation consensuelle des opérations électorales et l’organisation, contrôle et observation des prochaines échéances électorales».

 

Réunis vendredi, samedi et dimanche derniers à l’hôtel Le Retaj pour trouver une solution devant permettre d’apaiser le climat politique actuel et obtenir un consensus préalablement à l’organisation des élections présidentielles prochaines, les représentants de la Mouvance présidentielle, de l’Union de l’opposition et de l’Union africaine (Ua) n’ont pas réussi à faire le tour des sujets. Les différentes délégations sont, par conséquent, convaincues de la nécessité de poursuivre les négociations même en l’absence de l’Union africaine.


«On a abordé la question de pouvoir continuer le dialogue. L’Union africaine a proposé la poursuite des discussions avec une coprésidence assumée par le pouvoir et l’opposition. Malgré les hésitations de l’autre partie, nous avons fini par nous accorder sur le principe de proposer au chef de l’Etat, Azali Assoumani, de co-présider les échanges avec le chef de l’Opposition, à savoir, Mohamed Ali Soilih. L’on a proposé qu’on les laisse se voir aujourd’hui, demain ou après demain pour acter cette éventualité», a révélé le secrétaire général de la Mouvance présidentielle, Ali Mliva Youssouf soutenu dans la foulée par le secrétaire général du parti Updc, Youssouf Boina qui redoute toutefois «une forme d’influence qui serait éventuellement exercée par le pouvoir».

 


Pour ce dernier, bien que la Mouvance trouve que cette proposition reste la meilleure option pour donner plus de clarté et de poids aux discussions, l’Union de l’opposition affirme que «l’Union africaine doit garder une certaine surveillance parce que l’on sait qu’autrement, les discussions peuvent ne pas aboutir. Heureusement, l’on a eu un accord pour recourir à l’Ua en cas de blocage lors des discussions». Initialement d’accord pour discuter sur un ordre du jour portant sur quatre points, à savoir, les mesures d’apaisement et d’assainissement du climat politique ; le cadre permanent de concertation et de dialogue entre parties comoriennes ; la promotion des principes d’autonomie des îles et de la tournante ainsi que les perspectives politico-institutionnelles, force est de constater que les trois jours de discussions n’ont abordé que le premier sujet concernant le climat politique actuel.

Aller vers l’apaisement

Pour Ali Mliva Youssouf, «l’Opposition parle d’emprisonnements politiques ce qui est totalement faux. L’on ne peut pas se déclarer politicien, s’équiper d’une machette, couper la main de quelqu’un et par la suite crier à une arrestation politique. On est en désaccord sur le terme à utiliser pour qualifier l’arrestation des politiciens. L’on crie à la dictature en exagérant et dessinant  un tableau noir. Pourtant, les pays qui sont en dictature ne sont en rien comparables à nous. En dictature, les opposants ne prendraient pas d’assaut  les médias pour justement crier à la dictature».


Des propos bien évidemment aux antipodes du discours de l’Union de l’opposition qui revient sur les droits fondamentaux qui seraient «bafoués». L’on parle de la liberté d’expression, de circulation et de réunion, la liberté de la presse et les emprisonnements «politiques». Prendre des mesures d’apaisement «est une étape importante », souligne Youssouf Boina. Mais le conseiller juridique de l’Opposition estime que cela ne doit pas se limiter sur les mots. Il a appelé certains responsables à mettre fin à leurs actes d’intimidations comme c’était le cas en direct samedi au Retaj où un ministre a menacé d’arrêter l’un des membres de la délégation de l’Opposition présente aux discussions.


Youssouf Boina a aussi évoqué un autre point qui concerne l’autonomie des îles. Selon ce dernier, les dernières mesures prises contre l’autonomie des îles, notamment la clôture des comptes, doivent être suspendues, le temps que tous les points soient revus « afin de trouver les meilleures solutions ».  Si l’on en croit  l’ordre du jour commun, les prochaines discussions aborderont au niveau du quatrième point, «les élections anticipées du président de l’Union et des gouverneurs des îles ; le contexte politique et les garanties ; la préparation consensuelle des opérations électorales et l’organisation, contrôle et observation » de ces élections.



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