Les rapports des cinq derniers axes thématiques ont été présentés hier à l’Assemblée nationale, devant le présidium de ces séances plénières. Une audience posant de questions et des propositions. Les présidents et rapporteurs de ces thématiques nées des premiers ateliers ont exposé les résultats de leurs travaux et ont notamment recueillis des propositions qui pourraient intégrer leurs rapports finaux.
Les droits, devoirs et privilèges de la diaspora
Ayant réuni près de 45 personnes dont la majorité est issue de la Diaspora comorienne de France, ce groupe thématique dirigé par Dr Issa Abdoussalami a, dans les premiers jours, orientés ses travaux vers ce qui définit une diaspora, “tout Comorien ayant établi sa résidence principale hors du territoire national est considéré comme membre de la diaspora”, peut-on lire sur le rapport de la commission. Cette dernière s’est par la suite employée à séparer les droits, devoirs et privilèges de la diaspora.
Ainsi, s’agissant des privilèges de la diaspora, le rapporteur du groupe, Farid Soilihi les a résumés par les points suivants : “Réduction des taxes douanières pour les produits d’investissement à hauteur de 20%, transports maritimes et aériens (allègement des frais de transports, facilitation de la desserte, acquisition d’une compagnie nationale), information de l’état civil et la création d’un guichet unique pour faciliter les démarches administratives”. Cette dernière proposition a suscité l’incompréhension au sein de l’Assemblée nationale. “Comment peuvent-il se considérer comme des Comoriens à part entière et demander un traitement de faveur”, s’interrogeait l’un des participants. Pour leur dernier jour de travail, le groupe thématique a formulé quelques recommandations notamment “la création d’un Comité national entre les Comoriens de l’extérieur et le pouvoir en place (actualisation des instances existantes), mise en place d’une structure fédérative officielle de la diaspora comorienne en France ou encore l’autonomisation du Commissariat chargé de la Diaspora”.
Gouvernance locale
Ce groupe thématique proposé par les maires avait mobilisé plus de 80 participants. Cinq principaux axes ont composés les travaux à savoir “la société et la problématique du découpage, le complément de textes juridiques en vigueur : leur respect et leur applicabilité, la problématique de l’implication des acteurs locaux dans la gouvernance locale, l’intercommunalité, la coopération décentralisée et la problématique du budget local”. Cette dernière proposition a provoqué de vives réactions de la part des responsables de communes, leur colère étant nourrie par le non versement des cinq millions de budget de fonctionnement annuel.
S’agissant de la problématique de l’implication des acteurs locaux dans la gouvernance locale, on peut lire, dans le rapport, les recommandations suivantes :”orienter et réorienter les jeunes à des formations académiques adaptées aux besoins locaux, instaurer un parlement des jeunes à l’échelle communale en Union des Comores, renforcer les conseils inter villageois des notables influents (les dignitaires), en instaurant des comités villageois devant promouvoir et veiller au respect mutuel des habitants, définir quelques critères sur le choix des chefs de village et renforcer une relation étroite sans entrave entre le maire et les citoyens de sa commune pour un développement local durable”.
La réduction de la dépendance alimentaire
S’agissant de la thématique sur le Dialogue public-privé, le groupe a d’ailleurs procédé au remaniement du nom de la thématique, devenant ainsi “Réduction de la dépendance alimentaire”, “l’alimentation du quotidien étant un problème auquel nous sommes tous confrontés”, devait justifier le président de la thématique, Youssouf Mohamed. Partant de ce principe, le groupe a d’ailleurs fait comprendre que les problèmes d’alimentation qui touchent le pays seraient d’ordre international, faisant allusion notamment à la crise liée à la Covid ayant occasionné “une perturbation des échanges mondiaux”, à en croire le rapporteur du groupe, Chamsoudine Saïd Mhadji. Ce dernier a soulevé quelques problèmes majeurs qui seraient à l’origine de cette crise alimentaire sans précédent. Parmi eux, “une insuffisance de la production locale, une vétusté des infrastructures portuaires ou une concurrence déloyale”.
Chamsoudine Saïd Mhadji a fustigé les commerçants qui, selon lui, instaureraient une anarchie dans les prix. “Certains s’autorisent des prix injustifiés”, a-t-il lâché, sèchement. Pour ce qui est des recommandations, le groupe propose d’ “encadrer les prix des produits de première nécessité, renforcer les services de contrôle de prix et de qualité ou encore relancer, promouvoir la production locale et renforcer les centres de formation professionnelles notamment dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche”.
Housni Hassani