La première phase du Dialogue inter-comoriens a pris fin vendredi dernier à l’Assemblée nationale. Les groupes de travail qui se sont penchés sur les trois derniers axes thématiques à savoir “la gouvernance locale”, “la diaspora” et “la réduction de la dépendance économique” ont procédé à la restitution de leurs travaux de trois jours y compris le rapport correpondant, ainsi que ceux des autres thématiques. Ils devraient faire l’objet d’un avant-projet de loi lors des séances plénières qui débutent ce lundi 14 mars au Palais du peuple.Du côté de la coordination, on se réjouit de la tenue des réflexions, et du “climat paisible” qui y auraient régné, malgré des “désaccords” notés durant l’ensemble des ateliers.
La gouvernance locale
C’est sans doute le groupe thématique (parmi les trois derniers) ayant mobilisé du monde. Impulsé par les maires, le groupe comptait plus de 80 participants issus de l’opposition, de la Mouvance présidentielle et de la société civile.Le groupe a focalisé ses travaux sur deux principaux textes, à savoir la “loi n°11-005/au relative à la décentralisation en Union des Comores, et Titre V de la constitution en vigueur portant des communes en Union des Comores”. Les travaux du groupe s’étaient déclinés sous cinq principaux actes (lire notre édition du jeudi) et l’un d’eux a animé une majeure partie des discussions : le budget des communes.A ce sujet, le groupe a formulé quelques recommandations pour conférer aux chefs des communes, un semblant d’autonomie. Parmi elles, “allouer aux maires un barème de prime, élaborer une loi cadre d’orientation de financement des communes ou encore, élaborer, par approche participative et inclusive des budgets des communes censés financer leurs propres projets de développement”.
A la fin des travaux, le consultant du groupe, Mohamed El-Had Ali Mohamed Kari, a fait savoir que ces recommandations allaient faire l’objet d’un document qui serait présenté “aux autorités et instances centrales”, desquelles, il espère une réponse favorable.S’agissant du groupe de “la Diaspora”, la question de l’éligibilité a encore animé les échanges. Lors de la restitution du groupe thématique qui travaillait sur les textes législatifs et règlementaires, le président du groupe, Oumouri M’madi Hassani avait fait savoir qu’il fallait, aux binationaux, “renoncer à la double nationalité une fois élu” président de la République. Un argumentaire que dénoncent une bonne partie des membres du groupe de la diaspora, “une injustice” pour l’ancien directeur de cabinet de la municipalité de Moroni, Nourdine Mlanao.
Les droits et les devoirs
Le groupe s’est également penché sur le rôle et la place de la diaspora. Et, selon le président du groupe, Charafa Abdou, “tous les Comoriens de l’extérieur, pas seulement ceux de France” doivent être traités sur le même pied d’égalité en droits et en devoirs.Dans une note exposée par le commissaire de la diaspora, on y trouve les recommandations suivantes : “organiser et intensifier le dialogue entre la diaspora et les pouvoirs publics, mettre en place une loi statuaire pour les droits et devoirs de la diaspora comorienne partout où elle se trouve, organiser des forums d’investissements dans les pays à forte diaspora comorienne aux Comores”.
Housni Hassani