Alors que le dialogue inter comoriens touche à sa fin, une disposition proposée suscite un débat notamment au sein des membres de la diaspora qui assimilent, à tort ou à raison, la mesure à “une exclusion du destin national”. A l’origine, une consultante qui se trouve être l’ancienne présidente de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Nadjahe Allaoui suggère, parmi les conditions d’éligibilité à la présidence de la République, que tout candidat binational renonce formellement à sa nationalité étrangère pour pouvoir concourir.
Nadjahe Allaoui est l’experte de la thématique relative aux textes législatifs et réglementaires concernant les échéances électorales. Elle soumet donc cette proposition “pour susciter le débat” au président de la commission, qui n’est autre que l’ancien député Oumouri M’madi Hassani. La mesure enflamme la toile, les internautes s’écharpent, rappellent les prouesses de l’équipe nationale de football dont les joueurs et le staff technique sont quasiment tous issus de la diaspora de France.
Sauf que la mesure en question n’a pas été retenue telle quelle. En effet, l’ancien élu d’Itsandra Nord y apporte un amendement de taille dans le rapport des travaux que nous avons pu consulter : “le candidat élu renonce à sa nationalité étrangère avant son investiture”. Cette disposition, si elle était retenue, ne concernerait pas donc tous les candidats mais celui qui sera le locataire de Beit Salam pour au moins un mandat si bien sûr il possède une citoyenneté autre que comorienne. Cette disposition qui entre dans le cadre de la révision du code électoral sera maintenue ou modifiée ou supprimée par les députés parce qu’elle n’est pour l’instant qu’une proposition.Dans les deux cas, pestent certains, “cette mesure est discriminatoire contre la diaspora”, notamment de France où les Comoriens sont nombreux. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.