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Dialogue national I Le chef de l’Etat pose le premier acte

Dialogue national I Le chef de l’Etat pose le premier acte

Politique | -

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Azali Assoumani a manifesté la volonté de rassembler les acteurs politiques et la société civile pour échanger sur l’avenir du pays. «Je vous exhorte à nous joindre, mon gouvernement et moi-même, autour d’une table, pour un dialogue sincère, inclusif et constructif, en vue de transcender nos divergences et faire avancer la démocratie dans notre pays», a-t-il écrit, dans un courrier, en date du 9 septembre, adressé à sept formations politiques et huit organisations de la société civile.

 

Le président de la République a posé le premier acte du dialogue politique en perspective entre le pouvoir, l’opposition et la société civile. L’annonce n’est pas nouvelle. Mais l’initiative d’écrire officiellement aux acteurs concernés marque un tournant. Azali Assoumani avait ainsi fait du dialogue politique son leitmotiv dans ses discours officiels ces deux dernières années. (Lire nos précédentes éditions). Mais l’acte posé la semaine dernière officialise sa volonté de matérialiser ses ambitions de chef d’Etat. Un coordinateur a été nommé.


Le président a, d’ailleurs émis le vœu de voir «tous les enfants de notre pays» dépasser les humeurs et les passions individuelles pour amorcer une nouvelle donne politique à travers ce dialogue. A Mdjwaezi Hambuu où il a dirigé, vendredi, la grande prière hebdomadaire, le président a, de nouveau, tendu la main à toute la classe politique.
«Ce pays nous appartient tous, son avenir demande et nécessite l’implication de tous, les échéances électorales à venir doivent être préparées, dès maintenant, par tous les acteurs politiques. C’est pourquoi, je vous demande encore une fois de nous retrouver pour discuter, échanger et arrêter des solutions alternatives communes sur certains blocages dont les résolutions nécessitent l’implication de tous», a-t-il mentionné. (Lire ci-dessous).

Une main tendue à la classe politique

Le courrier de 9 paragraphes publié, le 9 septembre, marque un pas de géant dans la volonté de l’exécutif de mobiliser toutes les forces vives du pays autour de la même table pour discuter des points de frictions à l’origine du désamour persistant entre le pouvoir et les opposants politiques. «Je vous exhorte à nous joindre, mon gouvernement et moi-même, autour d’une table, pour un dialogue sincère, inclusif et constructif, en vue de transcender nos divergences et faire avancer la démocratie dans notre pays», précise le courrier.


L’opposition a rompu le contact avec le chef de l’Etat Azali Assoumani au lendemain de sa réélection le 24 mars 2019. Malgré les désaccords sur certains aspects de la vie politico-institutionnelle, le président ne souhaite pas agir en seul et veut impliquer tout le monde pour éviter, selon lui,  « d’éventuels remous politiques à l’avenir ».
Il cite trois aspects qui doivent faire l’objet d’un consensus politique national : le code électoral, la réforme de la Ceni, le découpage électoral, la loi sur les partis politiques et le statut de l’opposition comme le prévoit l’article 36 de la constitution.

«Sachez que j’accorderai une oreille attentive à vos conseils et à vos propositions pour qu’ensemble nous puissions consolider la paix et la stabilité qui sont les richesses les plus précieuses et les conditions préalables à l’émergence de notre pays», souligne le courrier qui ajoute que «l’opposition, l’Amp (Alliance de la Mouvance présidentielle) et la société civile» vont «définir le format» des différentes délégations.


Le président indique, dans sa missive, vouloir aller vers un climat d’apaisement durable. «Depuis quelques mois j’ai entrepris cette politique de la main tendue, dans mes discours et adresses à la Nation, avec comme seul objectif, la consolidation, de façon pérenne, de l’unité, de la paix, et de la stabilité dans notre pays», indique le courrier qui précise que les termes du dialogue seront définis «dans la concertation».


La lettre a été adressée aux partis Juwa (principale force politique de l’opposition), Updc (Union pour le développement des Comores), Rdc, (Rassemblement démocratique des Comores), Crc (Convention pour le renouveau des Comores), Radhi (Rassemblement pour une alternative de développement harmonieux et intégré), Orange, l’ancien gouverneur Mouigni Baraka Said Soilihi.


La lettre a été aussi destinée à huit organisations de la société civile dont le réseau national femmes et développement (Rnfd), l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture (Uccia), l’intersyndicale des agents de l’Education nationale, Jeunes leaders pour la paix et le puissant syndicat des automobilistes Usukani wa Massiwa.

AS Kemba

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