Trois jours après la sortie médiatique de quatre de ses plus éminents membres (lire notre édition 4263 du lundi 20 septembre), «le Rassemblement démocratique des Comores (Rdc) tendance Mouigni», à travers ses coordinations insulaires et sa cellule de communication a convié la presse hier lundi à Vwadju pour réagir.
D’emblée, les conférenciers ont dénoncé la position prise par l’ancien député Oumouri M’madi Hassani, Mohamed Soulé Issilam (ex commissaire à la Production), Raoul Delapeyre (ex commissaire à la Fonction publique) et Soalihy Hamadi (ex commissaire aux Finances). Les quatre intéressés, membres du Rdc, ont, pour rappel, annoncé à titre individuel et contre toute attente, leur intention de prendre part au dialogue national demandé par le chef de l’Etat, Azali Assoumani. Une position qui tranche donc avec celle de l’ancien gouverneur de l’île de Ngazidja, Mouigni Baraka Saïd Soilihi qui, lui appelle au boycott.
Problème, les quatre «transfuges», qui affirment pourtant toujours être membres du «Rdc», ne sont pas de simples partisans, mais font tous partie du Conseil national du parti en plus d’avoir occupé des postes importants lors du règne de Mouigni Baraka Saïd Soilihi et même l’un d’eux, Oumouri mé madi Hassani etait un élu de la Nation.
Le Conseil national du parti
Pour répondre aux quatre «transfuges», beaucoup attendaient donc une sortie de l’ancien locataire de Mdrodju, ce qui n’a pas été le cas. A la place, c’est MouigniAssoumani, membre du Conseil national, qui a réagi. Il a fait savoir que «le Rdc» maintient sa position et ne prendra part au dialogue national que si les préalables demandés par l’opposition soient remplis. Parmi ces conditions, Farid Ahmed, porte-parole de la cellule de communication citera par exemple «un dialogue sincère et politique et non une rencontre visant à préparer des élections en 2024. Les Comoriens n’ont pas la tête à des élections. Il y a des problèmes qui gangrènent le quotidien des Comoriens et ce sans compter tous ceux qui sont privés de leur liberté».
Aussi, contrairement à ce que disent «nos collègues, Mouigni Baraka Saïd Soilihi n’a pas pris une décision unilatérale, mais a consulté le Conseil national après la rencontre avec l’opposition pour savoir quelle position et quel discours tenir. Si Oumouri et les autres voulaient aller à contre-sens, ils auraient dû le dire à ce moment-là et défendre leur position dans leur famille politique au lieu d’aller médiatiser la chose», a déclaré Mouigni Assoumani. Malgré cette sortie peu appréciée par «le Rdc», le parti «ne compte pas infliger de sanctions pour le moment.
Nous nous attendons qu’ils reviennent sur leur position et suivent la directive choisie par le parti», affirme l’ancien commissaire à l’éducation, Salami Mohamed. Les conférenciers assurent que cette «défection est une manœuvre politique du régime en place». A défaut «de pouvoir ramener Mouigni Baraka Saïd Soilihi, ils sont en train de tout faire pour disloquer son parti. Après Djaé Ahamada Chanfi, Hadjira Oumouri, ils s’attaquent maintenant à Oumouri M’madi Hassani, Mohamed Soulé Issilam, Raoul Delapeyre et Soalihy Hamadi. Tout cela n’a donc rien de surprenant, sauf que le Rdc survivra à tout ça et que Mouigni Baraka Saïd Soilihi et ses partisans prioriseront toujours les intérêts des comoriens».