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Dialogue national I L’opposition oppose une fin de non-recevoir

Dialogue national I L’opposition oppose une fin de non-recevoir

Politique | -

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Reçus hier en milieu de journée par le commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine, des délégués et représentants des partis et mouvements de l’opposition croient savoir que l’environnement politique n’est pas favorable à la tenue d’un dialogue. L’opposition juge «un pays économiquement et financièrement exsangue, socialement répressif, politiquement bloqué et institutionnellement paralysé», d’après un communiqué.

 

Les partis, structures, mouvements et personnalités de l’opposition ont clairement affiché hier leur opposition à tout projet de dialogue national inter-comorien. «Le Front commun…entend et partage au quotidien la douleur et les souffrances des Comoriens ainsi que leurs aspirations communes décline par avance toute participation à un dialogue au centre duquel ne seront pas placés pour résolution, les problèmes que les graves circonstances actuelles posent aux Comores», précise un communiqué de presse.


L’ancien gouverneur de Ngazidja, Mouigni Baraka Said Soilihi, et l’ancien ministre Hassane Ahmed El-Barwane, chef de la délégation, ont expliqué leurs griefs contre le pouvoir au cours d’une rencontre avec les medias. Les représentants de l’opposition croient savoir que l’environnement politique n’est pas favorable à la tenue d’un dialogue. L’opposition juge «un pays économiquement et financièrement exsangue, socialement répressif, politiquement bloqué et institutionnellement paralysé», d’après un communiqué.


C’est l’ancien gouverneur de Ngazidja qui a donné le ton devant la presse aux environs de 13h peu après la rencontre avec l’émissaire de l’Ua. «Conscients de la gravité de la situation, les partis de l’opposition veulent un dialogue sincère, ils ont retrouvé leur unité et ont refusé de cautionner un dialogue dont les conclusions sont déjà connues d’avance», a souligné Mouigni Baraka Said Soilihi.

«Il a déjà fixé l’ordre du jour du dialogue.Il a choisi un médiateur. Nous ne lui faisons aucune confiance. Si dialogue, il devrait y avoir, cela doit être organisé sous l’égide de la communauté internationale. Si deux équipes vont dans un match, ce n’est pas à l’une ou à l’autre de choisir l’arbitre», a ajouté l’ancien gouverneur.

Les émissaires de l’Union africaine

Pour eux, la participation au dialogue préconisé par le locataire de Beit-Salam traduirait «une trahison» du combat qu’ils mènent pour «un retour à l’ordre constitutionnel» mais aussi «une caution» d’un pouvoir «qui ne respecte jamais ses engagements et qui continue à faire fi des droits fondamentaux», selon leurs termes.
Hassane Ahmed El Barwane, très incisif, n’a pas manqué de faire un historique du «processus initié par le pouvoir à l’origine de cette impasse», ajoutant que l’opposition ne peut pas continuer à avaler des couleuvres. «Le pays souffre.

 

L’opposition souffre. La population souffre. Les citoyens vivent un quotidien difficile. Et on nous parle d’aller discuter de la Ceni et des élections de 2024. On ne peut pas continuer à cautionner de telles forfaitures. Non et non. Nous assistons à un piétinement systématique des règles démocratiques. On en a assez, nous n’avons aucune confiance», a précisé le secrétaire général du parti Juwa.


L’ancien candidat à l’élection présidentielle de mars 2019, Me Mahamoudou Ahamada, a, lui aussi, estimé que «confiance, il n’y en a pas» et que «nous continuerons à lutter, à défendre nos principes quel que soit le temps que cela va prendre». Les délégués de l’opposition n’ont pas totalement fermé la porte et se montrent «ouverts» à toute discussion préalable à la satisfaction de leurs exigences.


«Le dialogue auquel les forces démocratiques de l’intérieur et de l’extérieur sont prêtes à participer est celui qui engagera non le destin de telle ou telle personnalité, le destin d’un régime mais engagera véritablement le destin du pays, de la Nation et du peuple des iles Comores», peut-on lire dans le même communiqué de presse.

AS Kemba

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