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Dialogue national I L’Union africaine sur la même longueur d’onde que le chef de l’Etat

Dialogue national I L’Union africaine sur la même longueur d’onde que le chef de l’Etat

Politique | -   Faïza Soulé Youssouf

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La délégation panafricaine a échangé avec la presse ce mercredi au terme de sa mission de trois jours aux Comores. La conférence qui a duré une heure est revenue longuement sur l’appel au dialogue national initié par le chef de l’Etat et pour l’instant rejeté par l’opposition. Le successeur de Smaïl Chergui a fait savoir que la participation à ce forum ne pouvait être soumise à des préalables, mettant à mal la position de l’opposition. Le conférencier a, par ailleurs, fait savoir «qu’il n’y avait pas de prisonniers politiques aux Comores».

 

Au terme de sa mission de trois jours, la délégation de l’Union africaine ayant à sa tête le Commissaire aux Affaires Politiques, Paix et Sécurité, Bankole Adeoye, a tenu une conférence dans un hôtel de la place ce 15 septembre. L’échange avec la presse qui a duré plus d’une heure fut laborieux, l’émissaire nigérian s’exprimant en anglais devait être traduit par un interprète, qui fit la même chose pour des journalistes dont la quasi-totalité ne parlait que le français.


Le diagnostic posé par l’Organisation panafricaine est sans appel : « Après avoir rencontré le chef de l’Etat, la mouvance présidentielle et l’opposition, la communauté internationale, syndicats et patronat, nous avons constaté la stabilité, le progrès, la démocratie aux Comores», a assuré le Commissaire aux Affaires Politiques. Pour cette mission, « la situation est même plus calme qu’en 2018 (année du référendum constitutionnel qui fut sujette à des turbulences politiques du fait de son boycott par l’opposition et qui fut sanctionnée par la venue d’une délégation panafricaine, conduite par Ramtane Lamamra, actuel ministre des affaires étrangères algérien, dans le cadre du dialogue intercomorien, ndlr) ».


Alors que depuis le 9 septembre dernier, le chef de l’Etat a lancé solennellement un appel au dialogue, en tendant la main à l’opposition, celle-ci lui a clairement fait comprendre qu’elle n’y participerait pas par retour de courrier, à moins de répondre favorablement à plusieurs préalables qu’elle a énumérés dont la libération « des prisonniers politiques ».

« Le dialogue national ne peut être sujet à des préalables»

Bien que l’Union africaine appelle à un dialogue « inclusif, souverain » au cours duquel l’on y planifiera les perspectives des élections (les thématiques retenues par le chef de l’Etat tournent autour du processus électoral), elle estime que la participation à ce forum ne peut être assujettie à des conditions. « Le processus du dialogue ne peut être sujet à des préalables parce que se dessinent déjà les échéances électorales de 2024 », a averti le successeur de Smaïl Chergui, qui a, par ailleurs, certifié avoir bien reçu le mémorandum que lui a adressé l’opposition.


Le chef de la délégation a noté aussi avec satisfaction la nomination par décret présidentiel du Coordinateur du Dialogue National Intercomorien, Mohamed Toihiri, le 11 septembre dernier. «Nous sommes là pour soutenir les efforts du gouvernement, et avec l’aide de la Communauté internationale, nous allons nous assurer que ce dialogue soit une réussite », a promis le conférencier.

L’opposition a continué à en prendre pour son grade quand celui-ci a jugé bon de rappeler à son bon souvenir que l’actuel chef de l’Etat « était dans l’opposition durant 10 ans, ce qui est un phénomène naturel en démocratie ». La convergence de vues entre l’Organisation panafricaine et les pouvoirs publics ne s’est pas limitée au dialogue national aussi bien dans sa forme que dans le fond. En effet, pour le Commissaire, « il n’y a pas de prisonniers politiques aux Comores, il y a des personnes qui sont détenues pour des actes criminels. Nous lançons d’ailleurs un appel à la Commission Nationale des Droits de l’Homme et au gouvernement pour que les personnes poursuivies soient rapidement traduites en justice ».

« Il n’y a pas de prisonniers politiques aux Comores»

Il s’est, par ailleurs, félicité de la libération des 2 leaders des Mabedja survenue le lundi dernier après deux semaines passées derrière les barreaux. Un autre, Massoundi Mmadi est toujours incarcéré.A la question de savoir comment s’assurer que le dialogue qui se tiendra soit inclusif et constructif afin qu’une mission similaire ne se déplace pas d’ici quelques mois pour résoudre une crise comme cela s’est produit en 2018, Bankole Adeoye a répondu ceci : « Il ne faut pas regarder le passé car celui-ci est révolu, ce qui importe comme le dit le président, c’est l’avenir du pays».

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