Je ne savais pas qu’il y avait des prisonniers politiques aux Comores, que l’on me donne des noms», a réagi le porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie, joint au téléphone ce jeudi en milieu de journée. Cette (vive) réaction intervient après une conférence tenue samedi dernier, par le G10, groupement de partis politiques La Gazette des Comores, dans son édition du 15 juillet, a ainsi fait savoir que le G10 (coalition de partis politiques issus de la Mouvance présidentielle) était favorable à un dialogue national.
Cependant, le G10 a posé un préalable : «pour commencer, il faut libérer par grâce présidentielle tous les prisonniers politiques, mais aussi qu’il y ait une loi d’amnistie pour libérer ceux qui ne sont pas jugés et qui ont un grand poids dans ces négociations». Les propos tenus par l’ancien président de l’île, Abdouloihab Mohamed et rapportés par nos confrères de La Gazette ne sont pas du goût du porte-parole du gouvernement. «Si les conditions sont réunies, les procès de ceux qui ne sont pas des prisonniers politiques, se tiendront d’ici la fin de l’année», devait-il déclarer.
Pour ce qui est du dialogue en lui-même, Houmed M’saidie estime que «sont visées les formations politiques». Exit donc selon lui, les hommes ou les femmes avec une stature nationale. Tout le contraire de la position prônée par le G10 qui penche pour une amnistie de ceux qui ne sont pas jugés et «qui sont d’un grand poids dans ces négociations». A la question de savoir si l’Alliance de la Mouvance présidentielle se portait bien, une question qui s’impose au vu de la sortie du G10, Houmed M’saidie répondra : «elle se porte bien». Il prendra le soin d’ajouter que «je l’espère en tout cas».
Application des conclusions des Assises nationales
Le G10 qui se définit comme un courant de pensée de l’Amp a vu le jour en décembre 2020. Il réunit des personnalités politiques diverses parmi lesquelles, l’actuel gouverneur de l’île de Ndzuani, Anissi Chamsidine, ou encore l’ancien président de Ngazidja, Mze Abdou Soulé (Elbak).
La principale revendication de cette coalition reste l’application des recommandations issues des Assises nationales de février 2018. Al-watwan a contacté, à ce sujet, le secrétaire général de l’Amp, Ali Mliva Youssouf et celui de la Convention pour le renouveau des Comores (Crc), Youssoufa Mohamed Ali, sans succès.