Le président de la République, Azali Assoumani, a reçu plusieurs représentants de partis politiques, le dimanche 30 avril au palais de Beit-Salam. Une rencontre censée s’inscrire « dans le cadre du processus électoral à venir, eu égard au climat sociopolitique et diplomatique du moment », comme cela a été mentionné dans la lettre d’invitation adressées aux invités.
«L’absence du Front commun élargi»
Dans son intervention, le chef de l’Etat a abordé plusieurs sujets d’actualités nationale et internationale. Il a toutefois jugé « urgente » la question du processus électoral de 2024. «Si ce n’était les soucis et les engagements du chef de l’Etat et du gouvernement sur l’opération Wuambuchu, les difficultés des étudiants comoriens du Soudan, le processus électoral serait d’ores et déjà déclenché, pour le respect de la Constitution», a déclaré Houmed M’saidie, le porte-parole du gouvernement. «Je suis personnellement satisfait du fait que les partis politiques de l’opposition ont répondu présents à cette rencontre», s’est-il ensuite réjoui, notant tout de même au passage «l’absence du Front commun élargi» à ce rendez-vous. Ce dernier aurait, selon M’saïdie, justifié son absence par «un agenda surchargé», mais aurait «sollicité une rencontre ultérieure avec le chef de l’Etat».
Les opposants qui ont pris part à cette rencontre ont cependant regretté le choix de l’ordre du jour qui a été retenu. Selon Mohamed Abdoulwahabi, ancien gouverneur de Ngazidja, certaines questions d’ordre social s’avèrent plus urgentes que celle des élections. «Nous avons annoncé notre désaccord à la suite des discussions, qui n’ont traité que la problématique électorale, négligeant les autres problèmes auxquels est confrontée la société, faisant l’impasse sur ses besoins immédiats. Nous nous abstenons de toutes propositions», a-t-il dit.
Même son de cloche du côté de Moissuli Mohamed : «Nous venons ainsi de constater que le gouvernement n’accorde plus d’importance à la lettre que le front commun lui a adressée, car il ne s’est en aucun moment soucié des recommandations et des doléances de cette lettre, et n’en a pas donné suite».
De son côté, le chef de la délégation du parti Mouroua, Ali Youssouf Chioni, a tout simplement parlé d’ « une violation du principe d’un cadre de concertation digne du nom qui devrait revoir en long et en large l’instauration d’un climat apaisé afin de réfléchir sur les droits et les libertés citoyens». Les aspects techniques et organisationnels des prochaines échéances n’ont pas été livrés à la presse. Les représentant de l’opposition ne les ont pas abordé après la rencontre.