Mercredi 17 octobre dernier, le président de la République, Azali Assoumani, a présidé la cérémonie du lancement du forum du Dialogue public-privé pour l’environnement des affaires au Palais du peuple de Moroni. Au cours de cet événement, plusieurs discours ont été prononcés par des représentants des secteurs publics et privés en présence des membres du gouvernement. Le président a évoqué le rôle moteur du secteur privé dans la création de richesses nationales et d’emplois décents, dans le cadre du développement socio-économique du pays.
Il a mis en avant son engagement en faveur de ce dialogue, en mettant en place un dispositif institutionnel de haut niveau pour le superviser, et en s’impliquant personnellement dans ce cadre. Néanmoins, le président a également noté que « ce dialogue combien nécessaire, ne bénéficie pas encore du dynamisme qu’il mérite, malgré la volonté et la disponibilité affirmées des deux secteurs pour instaurer une collaboration fructueuse pour le développement durable du pays ». Il a appelé à une analyse des causes profondes de cette léthargie et à la proposition de solutions appropriées pour «fortifier et capitaliser ces échanges».
Il a identifié ces causes, en soulignant que celles-ci « sont à rechercher dans l’opérationnalisation lente du cadre de concertation convenu, que dans les approches fragmentées qui caractérisent un dialogue qui se concentre exclusivement sur la recherche de solutions, pour résoudre des problèmes conjoncturels, liés souvent à l’import-export et à la fiscalité».
Des investissements et une diversification de la base productive
Le président a insisté sur la nécessité de recentrer le dialogue sur « les défis majeurs du pays, définis dans le Pce [Plan Comores émergent], dans le cadre de son développement socio-économique, notamment les questions d’augmentation des investissements, d’accroissement et de diversification de la base productive et de l’offre exportable ». Pour Pierre Beziz, chef du bureau de l’Union européenne, « le développement du secteur privé est source de croissance et d’emplois ». Selon lui toujours, « les objectifs du Pce ne pourront pas être atteints sans un secteur privé performant, car le secteur privé ce sont des hommes et des femmes qui produisent, construisent, exportent, investissent en générant des recettes fiscales et qui prennent aussi des risques ».
Le ministre de l’Economie, qui préside la plate-forme du dialogue public-privé, a montré l’urgence pour le secteur privé de concevoir des stratégies inclusives visant à « renforcer l’intégration régionale, faciliter la création d’emploi et augmenter la participation des jeunes et des femmes sur le marché de l’emploi». Il a également mentionné que des consultations avaient été menées dans les îles avec les organisations patronales et la société civile en préparation de cet événement, et que « les résultats seront à la hauteur de nos ambitions ». Enfin, Ahmed Bazi a fait savoir que « le Dpp a permis d’apporter des réponses appropriées à plusieurs crises », mettant en avant l’importance de ce dialogue pour « identifier et surmonter des obstacles nés de ces crises et de rehausser le climat des affaires ».
De son côté, Chamsoudine Ahmed, président de l’Uccia (Union des chambres de commerce, d’industrie et d’artisanat) a déclaré que son institution a compris l’importance de ce processus et a fait du Dpp l’une de ses préoccupations majeures après l’adoption des nouveaux statuts de l’institution. Et d’ajouter que « la commande publique, le problème énergétique et la dette intérieure sont aussi des préoccupations majeures du secteur privé», mais que « nous avons fait le choix difficile de discuter des questions aussi prioritaires et préalables de l’opérationnalisation du Dpp».