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Diaspora positive : le collectif ficèle une plateforme revendicative «digne des Comoriens de France»

Diaspora positive : le collectif ficèle une plateforme revendicative «digne des Comoriens de France»

Politique | -

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Le phénomène Jack Lavane, initiateur de «la Diaspora positive», commence à faire échos et à prendre de l’ampleur dans les grandes villes de France où vit une forte communauté comorienne depuis des lustres (des générations). De Paris à Lyon, en passant par Nice, l’engouement prend son bonhomme de chemin chez les Comoriens y résidant, après plusieurs semaines de campagne de boycott et de dénigrement des autorités du pays initié par le milieu de l’opposition comorienne en France. Il a suffi d’une vidéo de quelques minutes, publiée sur les réseaux sociaux, dans laquelle Jack Lavane lit un communiqué pour faire sortir dans la torpille «la majorité silencieuse de la diaspora» comme le prétend un communiqué signé par un comité de Nice (voir notre édition du mardi 11 juin).

 

Paris, Marseille, Nice, Lyon, la remobilisation commence à prendre forme d’abord par des caravanes sensibilisation à travers la France et aussi des caucus, notamment celui organisé par l’initiateur de la diaspora positive à Paris, et un autre tenu à Nice et à Lyon, ainsi que dans d’autres grandes villes de France. Difficile, à l’heure actuelle, d’affirmer avec certitude que ces mouvements spontanés agissent en symbiose. Le seul point commun, du moins pour le moment, est la dénonciation des manifestations de «l’opposition» à Paris et à Marseille qui, selon eux, «se glissent dans une dérive incontrôlée». L’épisode des cercueils brandis par certains manifestants dans ces villes semble être la goutte d’eau qui fait déborder le vase, à en croire les réactions de certaines personnes proches de ces mouvements. Si à Paris Jack Lavane et sa diaspora positive appelle à recadrer les préoccupations de la diaspora parce qu’»elle a des droits et des doléances confisqués depuis des années par ceux-là même qui vous appellent à manifester aujourd’hui».


A Lyon, l’orateur Adil Moissi, convaincu que la liberté d’expression est garantie dans la diaspora dans son ensemble, invite les Comoriens résidant en Europe, particulièrement en France, à se ressaisir et en s’érigeant en modèle de démocrates par la force de ce qu’ils vivent au quotidien. «Mais ce que nous voulons dire. Ce pays où nous résidons doit nous servir de source d’inspiration dans tout ce que nous entreprenons. Car ici, la démocratie ce n’est pas les insultes ni tout autre échange d’amabilité. La démocratie, c’est la liberté pour l’opposant de dénoncer ce qui ne va pas et de faire des contre-propositions. Et que celui qui est dans le pouvoir soit enclin aux critiques en acceptant de changer s’il le faut», a-t-il fait savoir. Ce notable comorien ne s’empêche pas de lancer une pique à certains leaders de l’opposition qui ont pris le chemin de l’exil en France. «Depuis la disparition des partis Blanc et Vert (au milieu des années 1970, Ndlr), la dernière opposition que le pays a connue, c’est le front démocratique (FD) de Moustoifa Said Cheick qui a passé plus de 20 ans dans les geôles pour avoir combattu le régime des mercenaires. Il a été persécuté, dit-il. Aujourd’hui dès que vous êtes dans les collimateurs de la justice. Vous prenez la fuite à bord de Kwasa-kwasa. Vous venez vous refugiez en France en vous déclarant patriote». Et lui de continuer : «Il faut rappeler qu’il y ait des gens tombés en martyre et d’autres infirmes à vie pour ce pays-là. Donc si vous vous réclamez des patriotes, le combat doit se faire sur le sol comorien».


Adil Moissi appelle le chef de l’Etat à dissiper les rumeurs qui font écho des personnes qui ne peuvent pas se rendre aux Comores parce qu’ils pensent être fichés par les autorités pour avoir manifesté. Et que certains auraient d’ores et déjà annulé leurs réservations pour l’été prochain parce qu’ils craignent d’être inquiétés une fois aux Comores. «Notre objectif et de faire en sorte que vous (président : ndlr) puissiez jouir d’une bonne image et qu’ils puissent vivre mieux», a-t-il espéré.
Pour rappel, un collectif des Alpes Maritimes pour le soutien de la vision du chef de l’Etat, Azali Assoumani, par la voix d’un communiqué datant du 9 juin, appelle à une union sacrée «pour formuler nos doléances et aller les défendre auprès des autorités choisies par le peuple souverain des Comores». Les membres du collectif ont tenu à rassurer leurs familles aux Comores qu’ils se préparent à venir aux Comores, en masse cet été, pour leur rendre visite, y investir et célébrer leurs grands mariages.
«Chers parents, vivants aux Comores, nous ne sommes pas des ingrats, vous avez investi beaucoup dans notre éducation et vous avez financé même nos projets migratoires. Nous ne pouvons pas vous abandonner pour des raisons politiques. Ceux qui ont choisi de rompre les liens avec notre pays, rejeter notre culture et la langue comoriennes et qui dorment dans des hôtels, une fois aux Comores, ne sont pas des bons exemples pour nous. Nous sommes fiers de notre pays, notre langue, notre culture, nos us et coutumes millénaires», peut-on lire dans ce communiqué.


M.Mbaé

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