logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Diplomatie I Le Mali, le Burkina et la Guinée sollicitent Moroni pour réintégrer l’Union Africaine

Diplomatie I Le Mali, le Burkina et la Guinée sollicitent Moroni pour réintégrer l’Union Africaine

Politique | -   Abdou Moustoifa

image article une
Les trois ministres des Affaires étrangères ont plaidé leur cause auprès de leur homologue comorien, dont le pays dirigera d’ici peu la présidence de l’organisation panafricaine. Le Mali, le Burkina et la Guinée Conakry sont suspendus de la Cédeao et de l’Union africaine après les coups d’État survenus dans ces pays ayant renversé les présidents en place à l’époque.

 

Selon les services de l’ambassade des Comores à Addis-Abeba, le ministre comorien des Affaires étrangères devait seulement recevoir la visite de son homologue malien, le 15 février. Mais au moment du rendez-vous, le protocole a découvert à la surprise générale qu’Abdoulaye Diop, n’était finalement pas venu seul. Le chef de la diplomatie malienne était en effet accompagné de deux autres ministres des Affaires Étrangères, le Guinéen Morissanda Kouyaté et la Burkinabé, Olivia Rouamba.


Ce trio mène une bataille diplomatique pour que leurs pays soient réintégrés au sein de l’Union africaine. Avec la fonction qu’il s’apprête à occuper, l’archipel reste un interlocuteur privilégié. C’est ainsi que le chef de la diplomatie malienne a sollicité rencontrer Dhoihir Dhoulkamal à quelques heures de l’ouverture de la 42ème session du Conseil exécutif de l’Ua. « Il s’agit d’une visite de courtoisie à un homologue frère africain.

Nous voulions aussi le féliciter surtout parce que son pays va accéder à la présidence de l’Union africaine», a d’abord déclaré la cheffe de la diplomatie burkinabé, à la sortie de la rencontre. Cette dernière a ajouté que les discussions portaient aussi sur la situation de leurs trois pays, bannis momentanément des instances continentales. «On voulait lui faire part des inquiétudes de trois pays suspendus de l’Ua alors qu’ils sont en pleine transition. Nous sommes venus faire un plaidoyer pour que lors des différentes rencontres, le président des Comores qui présidera l’organisation, puisse entendre les préoccupations des trois pays qui souhaitent revenir dans la grande famille», a plaidé Olivia Rouamba dont le pays fait face à des problèmes sécuritaires criants.

Retour de l’ordre constitutionnel

Le Mali et le Burkina Faso sont en effet confrontés depuis des années à des groupes terroristes qui ont réussi à prendre le contrôle de plusieurs régions, semant la terreur et poussant des milliers de personnes à l’exil. «Nos pays font tout pour contrer ces menaces. Nous souhaitons que notre homologue comorien porte ce message afin qu’une solution puisse être trouvée», espère la ministre du pays des Hommes intègres qui a connu en moins d’un an deux putschs.

Le premier coup d’Etat perpétré en janvier 2022 a renversé, Roch Marc Christian Kaboré. Avant que son tombeur, Paul-Henri Damiba ne soit à son tour sommé de quitter le pouvoir en septembre de la même année. La Guinée Conakry est également dirigée par le Colonel Mamady Doumbouya, arrivé au pouvoir en 2021 après avoir poussé à la sortie, Alpha Condé, à la tête du pays depuis 2010 jusqu’à sa chute.


Avec le Mali dirigé voilà maintenant deux ans par une junte, le Burkina et la Guinée sont sous les sanctions de l’Union africaine qui exige le retour de l’ordre constitutionnel dans ces pays avant toute réintégration. Pendant son discours d’ouverture de la 42ème session du conseil ordinaire exécutif de l’Union africaine, le président de la commission, Moussa Faki Mahamat, avait plaidé pour un sursaut d’accompagnement au profit d’Ouagadougou, Bamako et Khartoum, tous dirigés par des militaires. «On se bat aujourd’hui contre l’insécurité et de beaucoup de difficultés comme la mauvaise gouvernance à l’origine de l’instabilité que connaissent nos pays qui luttent pour leur survie.

Nous ne souhaitons que de la compréhension des autres pays et non des jugements», a expliqué le ministre malien des affaires étrangères, Abdoulaye Diop à l’issue de sa rencontre avec son homologue comorien lequel a promis de transmettre le message. Au sujet de la proximité avec le Kremlin, accusé par les occidentaux d’être derrière ces coups de force, le chef de la diplomatie malienne a rappelé que « nous travaillons avec tous les partenaires qui répondent à nos besoins qu’ils soient du Nord ou du Sud». Ainsi, pense-t-il, ce serait une grave erreur pour l’Afrique de juger des pays africains en fonction de leurs choix.


Depuis quelques mois, le Mali, le Burkina et la Guinée forment une alliance pour faire entendre leurs doléances. Pas plus tard que le 9 février dernier, ils ont encore une fois souhaité à travers un communiqué conjoint la levée des suspensions dont ils font l’objet. En plus de l’Ua, les trois pays sont suspendus de la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Commentaires