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Diplomatie régionale I L’océan Indien resserre ses liens avec le Japon

Diplomatie régionale I L’océan Indien resserre ses liens avec le Japon

Politique | -   Maoulida Mbaé

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La Commission de l’océan Indien (Coi) a pris part, du 20 au 22 août 2025 à Yokohama, à la neuvième édition de la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 9). Une occasion saisie pour affirmer ses priorités régionales, renforcer ses partenariats et consolider sa visibilité internationale, notamment avec le Japon, devenu observateur officiel auprès de l’organisation depuis 2020.

 

Placée sous le thème d’un espace indopacifique «libre et ouvert», la Ticad 9, coorganisée par le gouvernement japonais, la commission de l’Union africaine, les Nations unies et la Banque mondiale, a rassemblé plus de quarante délégations africaines et une vingtaine d’organisations internationales. Pour la Coi, l’événement a représenté un cadre stratégique de dialogue et d’influence. La coopération avec le Japon s’est particulièrement illustrée autour de la sécurité maritime, domaine où l’organisation a déjà mis en place, depuis 2018, une architecture régionale incluant Djibouti et le Kenya, en appui avec l’Union européenne. Tokyo s’est montré disposé à soutenir cette initiative afin de garantir la libre circulation dans les corridors maritimes de l’océan Indien.


Un autre axe d’intérêt partagé a concerné l’économie bleue et les ressources halieutiques. L’expertise japonaise dans ce domaine est perçue comme une valeur ajoutée pour les pays de la Coi, confrontés à des défis de durabilité et de souveraineté alimentaire. La question agricole n’a pas été en reste. Les semences adaptées au climat, les pratiques agricoles améliorées, le renforcement des normes phytosanitaires et la formation des exploitants ont figuré parmi les priorités discutées.
Le Japon a proposé un partenariat technologique fondé sur l’agriculture régénérative, inspirée de la permaculture et de l’agroécologie, ciblant notamment les petites exploitations et les coopératives.

Diplomatie active et partenariats

Au-delà des discussions thématiques, la Coi a multiplié les rencontres bilatérales avec des acteurs de premier plan, dont l’agence japonaise de coopération internationale (Jica), l’organisation japonaise du commerce extérieur (Jetro) et la fondation Sasakawa. L’objectif étant de transformer les convergences en partenariats concrets.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du programme «Coi Horizon 2030», soutenu par l’Union européenne et l’Agence française de développement, qui permet à l’organisation de renforcer son positionnement sur la scène internationale.

La délégation de la Coi, conduite par son secrétariat général, a rassemblé plusieurs hautes personnalités politiques des États membres dont le chef de l’Etat, Azali Assoumani et président en exercice de l’organisation, Navin Ramgoolam, premier ministre de Maurice, Christian Ntsay, premier ministre de Madagascar, et Sylvestre Radegonde, ministre des Affaires étrangères et du tourisme des Seychelles.

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