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La déclaration du vice-président Djaffar Ahmed sème la zizanie au sein du parti Blanc

La déclaration du vice-président Djaffar Ahmed sème la zizanie au sein du parti Blanc

Politique | -   Abdou Moustoifa

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La sortie inattendue du vice-président chargé de l’Economie, Djaffar Ahmed Saïd Hassani, lors de la présentation des vœux de l’Aïd-el-fitr à Mrodjuu, samedi 16 juin, sème la zizanie au sein du parti Blanc. Ce jour-là, il avait dénoncé l’inconstitutionnalité du prochain référendum prévu au mois de juillet prochain. Une déclaration qui déchaîne les passions au sein de son parti.

 

Peut-on dire que le vice-président Djaffar Ahmed Saïd Hassani est lâché par les siens? Après les deux collègues vice-présidents de Ndzuwani et Mwali, Moustadroine Abdou et Abdallah Saïd Sarouma, c’est au tour de quelques membres imminents de son parti de se désolidariser de ses positions dans cette période de turbulences. Hier, en début de journée, des dirigeants du parti Blanc – dont le vice-président Djaffar est président d’honneur – ont tenu un point de presse à l’hôtel La Grillade pour se prononcer sur la déclaration faite par le numéro un du parti à Mrodjuu le 16 juin dernier.

Le secrétaire fédéral du parti au niveau de Ngazidja, Idrisse Mze Mogne, a, à cette occasion, rappelé son alliance avec la Convention pour le renouveau des Comores (Crc) du président Azali, depuis 2015, lors des élections législatives.

Divergences

Et en 2016, l’actuel président de la République a choisi Djaffar Ahmed Saïd Hassani comme colistier au niveau de Ngazidja. «Depuis la victoire à la présidentielle, le parti Blanc travaille en parfaite harmonie avec la Crc et la mouvance présidentielle», raconte-t-il.


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Dans ces conditions, le 16 juin dernier, le vice-président n’aurait fait qu’exprimer un avis personnel sur l’actualité politique du pays d’autant plus que le parti Blanc «ne s’est jamais réuni pour se prononcer sur aucune décision du genre», précise-t-il. Il faut, cependant, rappeler que ces deux personnalités, respectivement Idrisse Mze Mogne et Habab Ivessi, ont été les tous premiers à féliciter le président d’honneur de leur parti sur leurs pages Facebook juste après sa déclaration au palais de Mrodjuu. Même s’ils parlent aujourd’hui «d’avis personnels» comme ils qualifient le discours du vice-président.


Me Bahassane Ahmed, SG du parti Blanc : «Fiers de la déclaration de notre président d’honneur»


«L’autre camp» incarné notamment par le secrétaire fédéral du parti, Me Bahassane Ahmed, secrétaire national de ladite formation politique, a convié la presse pour apporter son soutien au vice-président Djaffar. 

Pour le secrétaire général du parti Blanc, Me Bahassane Ahmed, qui a tenu une conférence de presse hier au restaurant le Cœlacanthe, la position de leur président d’honneur, a obtenu l’approbation de l’opinion publique. «Donc son parti, ne peut que se réjouir de constater cela. Ceux qui estiment qu’il devait venir demander le conseil du parti, dont il est le président d’honneur avant de se prononcer sur une question cruciale comme celle-ci, feraient mieux de comprendre une chose : il est avant tout un vice-président des Comores avant d’être président du parti», déclarait Bahassane répondant aux autres membres de son parti qui déploraient l’absence de consultation.

Défendre la logique

Le secrétaire national du parti Blanc ajoutera que «ce n’est pas une loi de finance où on est obligé de voter pour le Oui étant membre du gouvernement, mais ce sont des reformes, un référendum.

Personne ne peut nier le rôle que doit jouer la Cour constitutionnelle. Voilà la base de la déclaration du vice-président. Est-ce abusé de sa part?», s’interroge-t-il.

Que l’opposition et la société civile relayent les dires d’un vice-président, ce n’est pas un problème. Le secrétaire général  dit comprendre la réaction de ses «petits frères». Ces derniers, justifiera-t-il, n’ont peut-être pas pu résister aux pressions. «Je comprends, qu’ils veuilllent sauver leurs postes. Il ne faut pas oublier qu’un parti a des instances», a t-il poursuivi. Seront-ils sanctionnés ? Notre conférencier n’a pas souhaité répondre.

Mouzamildine, actuel directeur général de l’Office du tourisme, a envoyé quelques tirs contre le clan conduit par le secrétaire fédéral. «C’est une honte. Comment comprendre que des personnes déclarent leur soutien au vice-président et changent de casquette le lendemain . Défendre la logique ne nous fait pas peur, même au risque de nous faire limoger», a t-il argué. En parlant d’intimidation, Me Bahassane évoquera les menaces physiques et verbales dont serait victime, le président du parti Blanc.

 
Ali ABdou et Abdou Moustoifa

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