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Vote de la loi de Finances 2018 : Député Mohamed Msaidié : “Je regrette l’utilisation qui a été faite de ma procuration”

Vote de la loi de Finances 2018 : Député Mohamed Msaidié : “Je regrette l’utilisation qui a été faite de ma procuration”

Politique | -   Mohamed Youssouf

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La loi de Finances 2018 a été adoptée avec à la surprise générale, des députés du Juwa qui ont voté pour. Pour l’élu de Moroni-Sud Mohamed Msaidié, sa procuration donnée au député Nassim Ahamadi a été utilisée au profit du mauvais camp.

 

L’adoption avant-hier de la loi de finances 2018 aura provoqué l’émoi au sein du parti Juwa. En cause, quatre députés de cette formation politique qui se réclame de l’opposition, ont tout bonnement voté en faveur de la loi.

 


Lire aussi : Les revendications des élus qui n’ont pas voté pour la loi de finances


 

Le député Abdallah Ben Omar en plus d’une procuration émanant du député Tadjiddine Mohamed et le député Nassim Ahamadi plus une procuration du député Mohamed Msaidié sont allés à contre-courant en faussant compagnie aux autres parlementaires du même bord politique.

Pour le député de Moroni-Sud, le sentiment de regret a pris le pas. Dans le cadre d’un entretien avec Al-watwan, il a déclaré qu’il ne s’attendait pas à une telle issue lorsqu’il confiait sa procuration, au député Nassim Ahamadi.

 

On a voté pour moi mais si j’étais présent physiquement, la donne serait différente. Le député Nassim est quelqu’un dont je respecte les convictions raison pour laquelle, je n’avais aucun doute sur sa fiabilité. Convaincu que nous sommes dans le même bateau, je n’avais pas besoin de lui dire expressément de voter oui ou non. Hélas, je regrette l’utilisation qu’il a faite de ma procuration. Je ne savais pas qu’il y avait des dissensions qui auraient pu amener nos députés à voter en faveur de la loi de Finances a réagi, le député Mohamed Msaidié.



Manque de repères politiques

Obligé d’être en retrait pour des raisons de grand mariage, le député Juwa n’a eu qu’à constater les dégâts. Il se dit conscient que certains allaient parler de corruption “connaissant mes positions fermes, la corruption, je la laisse à ceux qui en parlent, ses adeptes”.

Selon notre source, au parti Juwa, on se concerte avant toute décision concernant les lois organiques et autres lois de finances. Le représentant de la nation concède que, “le député Nassim m’a averti de l’existence de divergences et que certains allaient voter la loi. Je lui ai dit de voter avec la majorité de notre parti. Maintenant je constate que mon vote a été utilisé pour donner un quitus en blanc à ce gouvernement qui bafouent les lois et qui piétinent les droits.

Je ne peux pas le cautionner”.  S’il regrette son choix quant à sa procuration et demande pardon aux militants du parti, il estime également que le député Tadjiddine Mohamed a eu la même mésaventure. “S’il était là physiquement, il aurait voté non” a-t-il assuré avant de prôner l’unité du parti et la mise en place de l’Union de l’opposition.

S’il y a un point sur lequel, Mohamed Msaidié est catégorique, c’est l’appartenance des députés votants au parti Juwa. “Aucune incertitude ne plane sur leur appartenance au parti et leurs convictions quant à nos combats”. Concernant d’éventuelles décisions, il répondra “rapprochez-vous du secrétaire général du parti” a-t-il affirmé en guise de mot de la fin.

Cette appartenance au parti est partagée par le secrétaire général du Juwa, Ahmed El Barwane en estimant qu’il s’agit de “quelques déboires isolés et que seule l’unité du parti importe sans pour autant minimiser ce qui s’est passé”.

S’il estime que tous les députés sont confrontés à ce genre de problème dans la mesure où, “l’ensemble des députés ne s’identifient pas à leurs couleurs politiques”, Barwane reste tout de même convaincu que cette “situation nous oblige à être forts et explicites quant à notre conduite vis-à-vis du pouvoir”. 

S’il parle d’un manquement, le secrétaire du Juwa affirme que le parti “regrette de constater que certains de ses députés ont jugé utile de s’aliéner et de s’allier avec les autres par esprit de défense des intérêts de Ndzuani.

Ça a un rapport avec les salaires impayés, les nominations intempestives et les fonds propres non versés à l’île. Ils pensaient amadouer Azali Assoumani mais c’est une peine perdue. Il n’est pas du genre à s’attendrir”.      
                                                   
                                                                                                                                                                                                                                                              

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