A l’arrivée des députés, un groupe minuscule de policiers s’est interposé devant les escaliers, demandant que la lettre soit remise à un planton au niveau du palais de Hamramba pour la déposer ensuite à la Cour. Une proposition loin d’obtenir l’adhésion des visiteurs.
En moins d’une minute, deux véhicules de policiers ont débarqué et les bousculades et autres invectives ont pris la place des négociations. Outre les députés, journalistes et passants ont été pris à partie et interdits de filmer ou de prendre des photos.
“On est venu transmettre une lettre et non pour nous bagarrer, nous faire bousculés et tabassés. Partout où nous nous sommes rendus, nous n’avons eu aucun problème. La responsabilité de tout ce qui nous arrive devant la Cour suprême incombe à son président Cheikh Salim”, a réagi Abdallah Tocha Djohar.
“Énième coup de force”
La situation était devenue irrespirable lorsque la police a entrepris non seulement de chasser les députés des abords de la cour mais aussi et surtout, de les pousser carrément hors de la route.
“La milice de Kiki s’en prend au drapeau et aux élus bénéficiaires d’immunités. Des policiers sans aucune formation ni éducation ne respectent même pas les symboles de la nation”, a de son côté expliqué, Ali Mhadji. Pour son collègue élu de Moroni nord, Ibrahim Mohamed Soulé, “la force de répression est intervenue, bousculant des députés pour la seule raison que ces derniers ont voulu déposer une lettre visant à dénoncer les violations des lois, droits et libertés qui sont l’œuvre du régime en place.
Malgré nos écharpes du drapeau national, les policiers nous ont poussés sur les escaliers avec évidemment l’intention de faire mal. Pourtant, notre intention n’était pas mauvaise”.
L’atmosphère était telle que même la Pharmacie des écoles a été investie par les policiers pour exiger la suppression de toute forme d’enregistrement à travers un appareil technologique.
Après un discours en français, en arabe et en langue nationale, pour finir, les députés de l’opposition ont tenu à envoyer un message au ministre de l’Intérieur. “Nous interdisons au ministre de l’Intérieur de poser ses pieds à l’Assemblée nationale après l’acte de ce matin. L’armée nationale a compris l’importance de la démocratie dans le pays mais cette fois, on est tabassé par de simples policiers. Par conséquent, qu’il ne s’amuse pas à pénétrer au palais de Hamramba”, menacent-ils.