Satisfait du déroulement et des recommandations sorties des assises nationales qui ont pris fin lundi 12 février, le parti Orange du ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou, a organisé une conférence de presse hier à l’hôtel Retaj. L’objectif était de féliciter les Comoriens, le président de la République et le Comité de pilotage des assises nationales.
Au cours de ce face à face avec la presse, les membres du parti Orange sont revenus sur les recommandations des assises nationales, eux qui avaient appelé à la suppression pure et simple de la présidentielle tournante.
“On aurait voulu la suppression de la tournante. Hélas, c’est l’une des propositions que les assises ont recalées” a confessé Athoumani Ahamada, membre du parti. Si Orange se réjouit, c’est justement parce que plusieurs de ses propositions ont trouvé écho auprès d’autres partis et auprès des Comoriens.
Nous avons entre autres proposé la suppression aussi bien de la présidentielle tournante, des postes des vice-présidents et de la Cour constitutionnelle. Cette cour est passée maître dans l’art de provoquer les suspicions lors de chaque élection. Quant aux vice-présidences, elles ont une connotation séparatiste. Nous avons proposé l’ouverture du pays pour attirer des investisseurs et des entreprises étrangères pour booster le marché de l’emploi chez les jeunes. Le parti Orange a en outre demandé que les gouverneurs soient nommés en vain, hélas devait détailler Mohamed Toiaam.
Interpellés sur les actions menées par le ministère de l’Intérieur que d’aucuns assimilent à la dictature, les membres du parti Orange se disent derrière le ministre Mohamed Daoudou. Le ministre de l’Intérieur a une mission très difficile et des décisions souvent difficiles à comprendre ou à prendre.
Orange explique les décisions du ministre de l’Intérieur
Toutefois, par moment, ces décisions s’imposent et des actions sont à poser à en croire les conférenciers. Etant un parti politique, Orange est amené à se prononcer sur les recommandations des assises nationales qui voudraient la déchéance du mandat de député pour l’élu qui aurait à déserter sa formation politique mais aussi pour la volonté d’en finir avec les candidatures indépendantes.
Pour Anzaouir Ben Alioiou instaurer la déchéance du mandat de député équivaut à la mise en place d’une certaine discipline au niveau des partis politiques. Ces derniers investissent considérablement pour obtenir l’élection d’un député. Il n’appartient pas à ce dernier de quitter le parti à tout moment alors qu’il a déjà bénéficié des efforts de sa formation politique.
Il estime que les votes se feront désormais par convictions parce que la désertion fragilise les partis politiques. Quant aux candidatures indépendantes, Anzaouir Ben Alioiou parle d’une initiative pertinente qui favoriserait la loyauté envers les partis d’autant plus qu’on parle de la possibilité de financer les partis reconnus.
Quid du mandat renouvelable pour la présidentielle tournante ? Mohamed Toiaam a tenu à rappeler que l’article 13 de la constitution actuelle dispose que le mandat est renouvelable. Alors renouvelable pour le président ou pour l’île sur qui échoit la tournante ? “Celui qui renouvelle, c’est celui qui se trouve sur place, aux responsabilités” avance-t-on. Toujours aussi confus.