Salim Issa Abdallah a remporté l’élection primaire du parti Juwa, qui devait choisir le candidat à présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce médecin traitant, natif de Fumbuni ya Mbadjini, a obtenu 41,18 %, devançant Ibrahim Mohamed Soule (24,37 %), Saïd Ibrahim Fahmi (23,53 %) et Allaoui Fikira (10,92 %). Pour l’expert électoral chargé de l’organisation des primaires, Latuf Abdou, «le candidat portera pour les prochains scrutins la couleur du Front commun pro-élection».
Malgré le communiqué du secrétaire général du parti Juwa interdisant la tenue des primaires pour désigner le candidat à la candidature des élections de 2024, les grands électeurs, notamment les députés, les conseillers des îles, les membres des coordinations, les responsables des mouvements des femmes et des jeunes, ont donc élu, à la surprise générale, Salim Issa Abdallah pour porter la couleur du Juwa aux prochains scrutins.
Si en France, le vainqueur a été devancé d’une seule voix par Fahmi, il a par contre écrasé ses concurrents dans l’archipel en obtenant 49 voix au total, sur 119 possibles. «J’ai mesuré la lourdeur de la tâche d’organiser les primaires du plus grand parti du pays, dans un contexte particulier où son président d’honneur est en prison, le secrétaire général et trois des huit membres du bureau exécutif ne veulent plus entendre parler d’élection, alors que les cinq coordinations et d’autres structures de base sont prêtes pour aller aux élections», a confié Latuf Abdou, expert électoral chargé de l’organisation de cette élection.
Selon ce dernier, le scrutin s’est déroulé de manière satisfaisante, car les trois candidats ont tous félicité le vainqueur. « Le grand gagnant de cette élection est le parti Juwa, qui a démontré, une fois de plus, qu’il était en mesure de relever tous les défis en un temps record. Je profite de l’occasion pour remercier nos alliés du G10, du Cadim, du Pari, de Ndzuani Uni, de l’Updc ainsi que de nombreux autres mouvements qui nous ont fait l’honneur de nous laisser choisir le candidat qui portera leur couleur », a-t-il poursuivi.
«2024 sera l’année de la délivrance»
Pour lui, le grand défi de cette élection a été l’établissement de la liste électorale, qui n’a pas été facile avec l’intégration cette fois-ci de la coordination de France et de Mayotte dans le processus. «La liste a été établie par les coordinations, puis publiée sur la plate-forme de notre mouvement. Ce n’est qu’après correction que nous avons arrêté en toute transparence la liste à 131 grands électeurs», a-t-il précisé.
En ce qui concerne la mise en garde du secrétaire général du Juwa, s’opposant énergiquement à la participation de cette formation politique à la prochaine présidentielle, le monsieur élection du Juwa a assuré que la primaire qui vient d’être tenue a été bel et bien autorisée par le conseil politique, assurant le rôle de « parlement ». L’accord a été donné après avoir été saisi par le bureau national, selon Latuf Abdou.
«La seule restriction qui nous a été soumise est l’utilisation du nom et du logo du parti. Sur ce point, nous n’avons aucun intérêt à utiliser le logo du parti puisque notre candidat portera la couleur du Front commun pro-élection, qui est une structure supérieure dont nous sommes membres», a-t-il fait savoir.
Concernant la possibilité d’un éclatement du Juwa en raison de ces divisions qui ont refait surface, il a déclaré: «Ceux qui croient qu’il va y avoir une scission doivent prendre leur mal en patience, car ce ne sera pas pour demain. Je vous jure, le Juwa n’a jamais été aussi fort depuis le tsunami qui a tout ravagé », a-t-il assuré, soulignant que « 2024 sera l’année de la délivrance».