C’est une candidature surprise que personne n’a vu venir. Alors que ses concurrents manifestaient leur intention de briguer la magistrature suprême, Soilih Mohamed Soilih a préféré dévoiler ses ambitions à la dernière minute.
C’est devant ses partisans présents au restaurant Le Cœlacanthe, samedi dernier, que l’actuel ambassadeur des Comores auprès des Nations-Unies a, lors de l’officialisation de sa candidature pour les prochaines présidentielles, indiqué qu’il compte bien sur sa riche expérience pour bâtir le pays.
«Les Comores traversent plusieurs crises institutionnelles et morales. J’ai, au cours de ces dernières années, été très attentif sur les différentes problématiques du pays. Après un parcours dans le journalisme et la communication et diverses expériences militantes, j’ai jugé utile de mettre ces trente années de confrontations des idées à la réalité multiple au service de notre pays et de notre peuple» a, t-il déclaré.
Droits de l’Homme bafoués
L’ancien directeur général de l’Ortc se dit conscient des défis qui attendent le futur chef de l’Etat. Selon lui, il existe plusieurs raisons qui ont motivé sa candidature. Premièrement, la sauvegarde de l’unité nationale, l’intégrité territoriale, ou encore la lutte contre la pauvreté qui, selon ses mots, «traille et obstrue l’avenir des Comoriens». Il citera parmi ces raisons les problèmes de la jeunesse. Le programme qu’il compte défendre lors de la prochaine campagne vise à présenter les solutions globales dont le but est de passer «le pays du statut de Pma à celui de pays à revenu intermédiaire». «Pour y arriver le pays doit revenir sur les accords de Fomboni qui ont permis à la Nation de retrouver une stabilité au cours de ces quinze dernières années», a insisté le diplomate.
Pour les jeunes licenciés en 2016, Soilih Mohamed Soilih a promis de les réintégrer à une seule condition : après six mois, ils seront tous soumis à un concours au terme duquel seuls les meilleurs seront recrutés. «Certains m’ont demandé pourquoi je me suis porté candidat alors que je représente mon pays aux Nations unies. Ma réponse est simple, leur répondrais-je, comment pourrais-je me permettre de rester à New-York dans des bureaux luxueux sachant que les droits de l’Homme ne sont plus respectés dans mon pays. On dénombre plusieurs prisonniers politiques. Je vais m’asseoir sur la place de Badjanani du moment où mon frère Barwane croupit en prison», a-t-il dénoncé. La Cour de sûreté de l’Etat disparaîtra, donc pas de tribunal d’exception, a promis SMS, acronyme de son nom. «J’appelle les électeurs à se mobiliser pour un scrutin transparent et sécurisé afin que la légitimité issue des élections puisse permettre au pays de sortir définitivement de cet état de crise et divisions qui interpellent les citoyens tout comme les investisseurs étrangers», a-t-il appelé.