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Elections anticipées / Aboudou Soefo vise Ngazi Ngome

Elections anticipées / Aboudou Soefo vise Ngazi Ngome

Politique | -   Abdou Moustoifa

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Après Salim Saadi, pour la présidentielle, c’est autour d’Aboudou Soefo d’annoncer son intention de se porter candidat à l’élection du gouverneur de l’île de Ngazidja. Les élections anticipées devraient théoriquement avoir lieu dans un délai n’excédant pas une année.

 

C’est désormais officiel. L’ancien ministre des Affaires étrangères, Aboudou Soefo, se portera candidat à l’élection du gouverneur de l’île de Ngazidja. Ce dernier peaufine depuis un moment sa candidature. Il a confirmé, avant-hier lors d’un entretien avec Al-watwan, son intention de se lancer dans la course. Se prononçant ainsi, l’ancien député de Ngwengwe, est le premier à vouloir briguer la fonction de gouverneur de Ngazidja. En attendant, la publication d’un chronogramme électoral, l’ancien bras droit de l’actuel chef de l’Etat, multiplie les réunions privées avec ses amis. Selon lui, il y a plusieurs raisons qui motivent ses nouvelles ambitions.


«A la fin des Assises nationales, il y a eu des recommandations. La mise en application de celles-ci était liée par deux aspects. Le premier était confié aux autorités actuelles pendant que le second nécessitait le concours des Comoriens ce qui a été fait. Certaines recommandations étaient compilées pour faire partie de notre Constitution révisée récemment. Il a été clairement dit qu’une fois la nouvelle Constitution adoptée nous serons appelés aux urnes de façon anticipée pour renouveler nos dirigeants dans un délai qui n’excèdera pas un an. Désormais, ce cap retient l’attention des politiques. Voilà pourquoi j’ai jugé utile dès maintenant de clarifier ma vision», a-t-il expliqué dimanche dernier.


Se disant convaincu que bien de choses peuvent et doivent être faites pour un nouveau départ des Comores, Aboudou Soefo a décidé de se lancer dans la course pour, dit-il, «servir les Comores, plus particulièrement, l’île de Ngazidja». Il a dans la foulée tenu à préciser que le titre de gouverneur en soit ne l’intéressait pas. «Mon ambition est de pouvoir servir la cause de l’épanouissement des Comoriens, en particulier celui des Comoriens de l’île», fera-t-il savoir. Pour le moment, le fondateur de la Crc et co-fondateur du parti Radhi est en train de voir les «voies et modalités» lui permettant de faire la promotion de sa candidature. «J’ai commencé à prendre contact avec mes proches des différentes horizons qu’ils soient politiques, locaux ou etrangers. C’est la première démarche à faire avant de s’étaler sur une vulgarisation au niveau de l’île», estime l’ancien chef de la diplomatie comorienne sous le mandant d’Azali I.


Soefo montre qu’avant de se lancer dans une bataille électorale, il faut fourbir ses armes et mesurer ses atouts. «Certes ce n’est pas une bataille facile. Mais il y a le corpus, des actions et réflexions que mon parti, a accumulé ces derniers temps. Cela fait partie des leviers sur lesquels je compte m’appuyer» concèdera-t-il. Deux fois ministres (Affaires étrangères et Education), il compte s’appuyer également sur cette riche expérience acquise au sommet de l’Etat pour devenir le successeur de Hassani Hamadi.
Quid de l’autonomie des îles que certains estiment «vidée» par la nouvelle Constitution. Pour notre interlocuteur, l’autonomie est la possibilité pour l’île de penser à ce que lui est propre en traçant les voies et moyens lui permettant de les mettre à contribution pour son développement.

Soutien du Radhi ?

«La nouvelle Constitution reconnait l’autonomie des îles dans les faits. Pas de manière symbolique, je l’admets. Mais une partie des compétences est attribuée exclusivement à l’île pendant qu’une autre est partagée avec le pouvoir central. Les instruments de mise en œuvre ne sont pas clairs. Cet aspect appellera forcément à une concertation dès lors que les domaines relevant de l’autonomie sont définis. Ce n’est pas parce que des missions  seront confiées à un collaborateur au lieu d’un commissaire qu’elles seront vidées de leur sens pour autant. L’organe délibératif a été réduit en conseil consultatif. Mais son domaine de pratique n’a pas été borné par la Constitution. Je reste convaincu que grâce au bon sens des autorités comoriennes dans leur ensemble, tout sera fait pour que le conseil soit efficace», espère-t-il.
Comme tout candidat, Aboudou soefo  a déjà tenu informé sa famille politique, le Radhi, il y a quelques jours.

Les membres de ce dernier se rangeront-t-ils derrière l’un des fondateurs du parti ? Là encore les réponses se font désirer.  «Je suis à la fois militant et dirigeant du parti Radhi. Actuellement, je ne fais pas partie des dirigeants en exercice. Cette candidature sera-t-elle du Radhi ? Ce n’est pas à moi de répondre. C’est au parti de voir comment il va percevoir cette candidature. J’ai décidé de candidater pour les raisons que j’ai évoquées précédemment», a rétorqué cet ancien de la Crc. La mouvance et le Radhi vont-ils s’accorder sur cette candidature ? ou chacun fera cavalier seul ? Wait and see.

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