Samedi dernier, soit à une journée de la date butoir du 10 février (hier dimanche, ndlr) pour procéder à la publication de la liste définitive des candidats aux prochaines élections, la section administrative de la Cour suprême statuant en matière électorale a délibéré sur les différents recours en annulation et en validation de candidatures avant de publier définitivement les noms des différents candidats retenus pour les deux élections présidentielles et gubarnatoriales à venir.
Attaqué par Said Jaffar El-Macelie et par Bourhane Abdallah qui invoquait dans sa requête en annulation, une fausse déclaration du patrimoine personnel de l’ancien vice-président, Mohamed Ali Soilih a vu sa candidature être invalidée par la haute juridiction du pays «pour fausse déclaration de patrimoine qui emporte toute la procédure de sa candidature».
«Attestation de bonne forme»
Il serait question d’une société à responsabilité limitée dont la valeur dépasserait les 7 milliards de nos francs, qui serait détenue par l’épouse et les proches du candidat et qui ne figurerait pas sur la déclaration du patrimoine. Quant aux autres arguments avancés et liés à sa situation judiciaire, la Cour suprême les a déclarés irrecevables.
Le même sort a été réservé à la candidature d’Ibrahim Mohamed Soulé, investi par le parti Juwa. Ce dernier s’est vu retirer de la liste au motif que sa liste d’investiture a été signée non pas par le secrétaire général du parti «alors qu’aucune pièce n’a été versée dans le dossier en ce qui concerne une délégation de mission» du secrétaire général au profit de son adjoint ayant signé la lettre. Trois autres candidats qui étaient attaqués ont vu la validation de leur candidature.
Pour le cas du chef de l’État actuel, Azali Assoumani dont le recours en annulation portait essentiellement sur son état de santé que d’aucuns estimaient en déphasage avec la fonction de président, la Cour suprême a rejeté la requête et a confirmé la candidature en expliquant qu’ «un certificat médical attestant de sa bonne santé a été versé dans son dossier».
Parti politique «non reconnu»
En ce qui concerne les recours en annulation de la candidature d’Ali Mhadji portaient par le candidat Said Jaffar El-Macelie et le candidat recalé, Bourhane Abddallah, la Cour suprême a estimé que les arguments avancés notamment le mandat d’arrêt et la levée de l’immunité parlementaire, sont irrecevables et a donc validé définitivement la candidature du député du Hambuu.
Pour Salim Saadi, malgré le recours de Bourhane Abdallah pour annulation pour cause «d’une résidence en France» alors que la constitution exige une résidence effective de douze mois aux Comores, sa candidature a été retenue. «Il a produit un certificat de résidence à Ntsudjini qui satisfait la condition des douze mois», dit-on à la Cour.
La section administrative de la Cour suprême, statuant en matière électorale, a arrêté la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 24 mars prochain au nombre de treize que sont, Saïd Larifou, Ali Mhadji, Azali Assoumani, Mohamed Soilihi (Campagnard), Saïd Jaffar El-Macelie, Hamidou Karihila, Mouigni Baraka Saïd Soilih, Achmet Said Mohamed, Ibrahim Ali Mzimba, Fahmi Saïd Ibrahim, Salim Saadi, Ahamada Mahamoudou et Hassani Hamadi.
Des recours, il en était également question pour valider certains candidats.
Toutefois, ils n’ont pas abouti. Moustoifa Saïd Cheikh a été débouté parce que, selon la Cour suprême, son parti, le Front démocratique (Fd), ne fait plus partie des formations politiques reconnues en Union des Comores, conformément à l’arrêté du ministre de l’Intérieur portant sur les partis politiques.
Bourhane Abdallah dont le certificat de résidence ne renseigne pas avec exactitude la période de douze mois de résidence sur le territoire national a été également rejeté tout comme Soilih Mohamed Soilih à qui on reproche la présentation de deux certificats de résidence à deux endroits distincts et avec des dates distinctes. En effet, ce dernier avait déposé un certificat de résidence à Moroni Oasis depuis 2015 et en même temps, il a fourni un autre qui parle d’une résidence à New York depuis 2014.
Quant au cas d’Achraffi Saïd Hachim qui demandait à la Cour suprême d’annuler la décision du trésorier payeur général de ne pas lui délivrer une quittance de versement de la caution, la haute Cour s’est déclarée incompétente et a rejeté la demande d’Achraffi Saïd Hachim d’être dans la liste des candidats au motif qu’un «dossier de candidature n’a pas été déposé dans les délais».
Mohamed Ali Saïd, Aladina
Daroumi et Mahmoud Elarif out !
S’agissant des requêtes pour l’élection des gouverneurs, la Cour suprême a également disqualifié plusieurs candidats. À Ndzuani, trois des cinq candidats attaqués par l’ancien gouverneur, Anissi Chamssidine, ont pris la porte. Il s’agit d’Anly Soubira «investi par un parti inexistant légalement», de Mahamoud Elarif dont «le casier judiciaire comporte deux condamnations» du tribunal et de la Cour de sureté et Halidi Abdéremane également «investi par un parti non reconnu».
Pour Mohamed Djanfari a qui l’on imputait deux résidences et Jean Slim Naoioui qui vivrait à Mayotte mais ayant fourni un certificat de résidence à Sima, la Cour suprême a retenu les deux candidatures en estimant que Mayotte est comorienne et que les deux candidats ont produits des certificats de résidences qui confirment la résidence sur le territoire national pendant au moins six mois. Par conséquent, sur sept candidatures initialement validées pour l’élection des gouverneurs à Ndzuani, la liste définitive en comporte huit qui sont Nassim Ahamadi, Mohamed Djanfari, Anissi Chamssidine, Jean Slim Naoioui, Abdallah Ben Omar, Ahmed Abdoulwahab Pandzaka, Mohamed Abdou et Salim Abdou.
Du côté de Mwali, l’actuel gouverneur avait déposé des recours en annulation des candidatures de Mohamed Ali Saïd et Alladine Daroumi.
Les deux candidatures ont été annulées au motif que l’ancien gouverneur de l’île Mohamed Ali Said et l’ancien directeur général de l’Onicor auraient sciemment omis d’indiquer une grande partie de leurs biens dans leurs déclarations du patrimoine respectives. Avec ces deux invalidations, cinq candidats sont officiellement en course pour le palais de Bonovo, à savoir, Djabir Abdou, Loutfi Attoumane, Mohamed Saïd Fazul, Said Ali Dahalane et Saïd Baco Attoumane.
A Ngazidja, aucun recours n’avait été déposé. Par conséquent, neuf prétendants sont autorisés à se disputer Mrodju. Il s’agit d’Aboudou Soefo, Ahmed Abdallah Mohamed, Bacar Ahmed, Hatime Nakib, Mhoudine Sitti Farouata, Mohamed Elhad Abbas, Mohamed Ibrahim Abdallah, Salim Ali Dine et enfin Youssouf Mohamed Boina.