L’ancien gouverneur de Ngazidja, également vice-président de l’Union de l’Opposition, a convié la presse samedi dernier pour réagir par rapport à la situation politique qui prévaut actuellement dans le pays, mais également se prononcer concernant le double «meurtre» qui a eu lieu à Ntsudjini, sa ville natale, la semaine dernière. Après avoir donné son avis quant au gouvernement qui vient d’être nommé par le chef de l’Etat avant de partir en Chine pour le sommet Chine-Afrique (voire l’édition N°3501 du vendredi 31 août), Mouigni Baraka Saïd Soilihi a regretté que l’idée de dialogue évoquée par le chef de l’Etat ne se soit pas mise en marche. «Partout, le chef de l’Etat déclare qu’il appelle l’Opposition au dialogue, sauf qu’aucune initiative n’est mise en place pour rapprocher les deux camps», déplore l’ancien gouverneur qui appelle le chef de l’Etat à agir «pour de vrai» pour la paix qu’il prônait, dix ans avant d’accéder à nouveau au pouvoir (deuxième mandat, ndlr).
Priorité à la paix et à la stabilité
Mouigni Baraka Saïd Soilihi se dit également inquiet des arrestations des membres de l’Opposition qui ont eu lieu ces derniers mois. «Depuis un peu plus de 15 ans la maison d’arrêt de Moroni n’a abrité autant de prisonniers politiques. Le nombre inquiète déjà», désapprouve le conférencier qui appelle encore une fois les autorités à accepter l’Opposition, à respecter l’esprit de démocratie et à préserver la paix. Sera-t-il candidat aux élections anticipées ? Mouigni Baraka Saïd Soilihi répond qu’à ce jour, l’Opposition ne pense pas aux élections. «Nous avons élu un président pour cinq ans. Nous attendons la fin de son mandat en 2021», a-t-il dit avant d’ajouter que l’Opposition a toujours contesté la tenue du référendum. «Pour le moment, nous pensons au rétablissement de la situation politique, la paix et la stabilité. La question des élections et des candidatures n’est pas à l’ordre du jour. Je ne sais pas si elle viendra après un dialogue entre les deux camps», s’est-il ainsi réservé.
Autre sujet abordé par le conférencier : le double meurtre qui a eu lieu à Ntsudjini au milieu du mois. Pour l’ancien gouverneur de Ngazidja, il ne s’agit ni d’une affaire villageoise, ni régionale, mais d’une affaire d’Etat. «En attendant la décision de justice en laquelle nous donnons entièrement confiance, je propose que l’Etat agisse vite en mettant en place une instance de médiation nationale, car ce genre de conflit dépasse celle de la notabilité. Ailleurs où ce genre de phénomène se produit tout le temps, ces structures sont déjà instaurées et arrivent à résoudre plusieurs affaires pareilles», a suggéré Mouigni Baraka. «Prions que ce fléau ne devienne pas contagieux», a-t-il ainsi conclu son propos.