«Ce n’est pas juste, ce n’est pas juste, ce n’est pas juste». Dans une vidéo de 5’10, relayée sur sa page officielle, l’ancien ministre Said Ali Said Chayhane a contesté « la lourde décision » prise, samedi 2 décembre, par la Cour suprême de l’écarter définitivement de la course à l’élection du gouverneur de l’île autonome de Ngazidja.
La section électorale et constitutionnelle, dans son arrêt N°23-012/CS, a estimé que le candidat provisoire n’a pas apporté les détails nécessaires liés à l’ensemble de son patrimoine, citant le manque de précision sur les valeurs meubles et immeubles, les comptes bancaires, le passif tout comme le «montant des valeurs mobilières», entre autres.
«C’est une décision injuste et honteuse»
L’intéressé juge toutefois «une décision taillée sur mesure » et se demande pourquoi la même décision n’a pas été prise contre les autres candidats qui, comme lui, ont déposé leurs candidatures dans les memes formes prévues par la loi. «J’ai fait ce que les autres ont tous fait, pourquoi moi, pourquoi pas les autres alors qu’ils ont tous versé sans exception le même dossier que moi», a-t-il fustigé. «On m’a remis un formulaire, mon seul tort est d’avoir fait ce qu’on m’a demandé, j’ai répondu aux questions posées (…), on ne m’a pas demandé le nom de ma grand mère ou celui de mon grand-père, les autres candidats n’ont pas apporté les détails avancés par la Cour, je l’ai confirmé auprès de certains d’entre eux. Aucun n’a fourni les éléments soulevés par la Cour pour justifier l’annulation de ma candidature.
Alors, pourquoi moi, c’est une décision injuste et honteuse», a-t-il tranché. «Je conteste haut et fort cette décision », a-t-il souligné. Said Ali Said Chayhane a vidé sa colère et a exprimé ses inquiétudes sur l’attitude de la haute juridiction, rappelant que «celle-ci est la garante du respect de la constitution» et qu’elle «ne doit pas donner l’impression de prendre des décisions injustes et taillées sur les personnes».
Il a ajouté : «la Cour doit se montrer impartiale, elle doit assurer l’égalité de tous devant la loi. Sa décision constitue une violation grave du principe d’égalité entre tous les candidats» consacré par la constitution. À l’entendre, la décision a été motivée par «une volonté de tordre le cou et briser l’ambition affichée de faire de l’île de Ngazidja une source de fierté en matière de bonne gouvernance et un modèle de développement original» qui répondra, selon lui, aux vrais besoins des communautés locales.
L’ancien ministre souligne, dans sans lancée, qu’il est dans l’intérêt du pays de bannir toute forme de triche lors du vote en garantissant la sincérité des résultats qui seront véritablement issus des urnes. «Que celui qui recueille le maximum de voix l’emporte et soit aussi déclaré gagnant. Ce sera un vrai honneur pour le pays. C’est un credo utile. Nous devons tous travailler dans ce sens de façon à assurer que le véritable gagnant de l’élection soit celui qui a été choisi par la majorité des électeurs», a-t-il insisté, appelant tous les candidats à se mobiliser pour défendre le vrai choix des Comoriens et à faire respecter la volonté des urnes le 14 janvier prochain.
Membre fondateur de la CRC en 2002
Haut cadre et membre fondateur de premier plan, en 2002, de la Convention pour le renouveau des Comores (Crc), Said Ali Said Chayhane s’est désolidarisé de la décision entérinée par le parti de présenter Mze Mohamed Ibrahim comme candidat à l’élection du gouverneur de Ngazidja. Soutenu par d’autres ténors du parti comme Mgomri Oumara, il a décidé de se porter candidat à l’élection du gouverneur de Ngazidja.
Une décision mal digérée par les instances dirigeantes du parti et dont l’intéressé n’a toujours pas livré les secrets et expliqué les motivations. L’ancien ministre n’a pas aussi fourni des détails sur ses ambitions politiques futures ni dévoilé son plan de bataille bien que certains membres de son entourage affirment «qu’il restera un allié sûr et, comme toujours, un fidèle du chef de l’Etat»