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Elections législatives et communales de 2020 I L’opposition pose ses conditions

Elections législatives et communales de 2020 I L’opposition pose ses conditions

Politique | -   Abdou Moustoifa

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Elle exige notamment le relèvement des fonctions de certains responsables qui dirigent la commission électorale nationale indépendante (Ceni) et la participation des Comoriens de l’étranger à ces élections, entre autres.

 

L’Union de l’opposition demande la satisfaction d’un certain nombre de conditions avant de songer à participer aux prochaines élections législatives et communales prévues en janvier 2020, citant notamment la recomposition de la Ceni et la participation des Comoriens de l’étranger. Le collège électoral devrait en principe être convoqué dans quelques jours. Déjà, l’opposition, à l’avance, ne veut pas du tout prendre part à ces échéances électorales. Cette position a été annoncée par l’ancien gouverneur Mouigni Baraka Saïd Soilihi et le secrétaire général de l’Union de l’opposition, Youssouf Saïd Soilihi. Dans une résolution rendue publique, il y a trois jours, les opposants au régime ont avancé les motivations de leur décision prise au cours d’un débat bien animé. «Les débats furent houleux. Certains, favorables à une participation, avançaient leurs raisons. Ces derniers estiment par exemple que notre abstention fait office de carte blanche à la prochaine assemblée qui certainement sera appelée à prendre de décision qui vont engager le pays dans une autre voie», a révélé le porte-parole de l’Union de l’opposition, Youssouf Saïd, lors d’un entretien accordé samedi à Al-watwan.

Le vote des Comoriens de l’étranger

«Ils craignent que les prochains parlementaires valident encore une fois des lois renforçant les pouvoirs du président. Chaque partie était libre de livrer ses arguments. Mais au final on s’est mis au même diapason de ne pas nous impliquer dans ces élections ni de près ni de loin», explique Youssouf Said Soilihi. «C’est la raison pour laquelle aucun parti de l’opposition n’a répondu à l’invitation du ministre chargé des élections qui organisait une réunion samedi à ce sujet», a-t-il poursuivi. L’ex-directeur de campagne d’Ibrahim Mzimba, lors des dernières élections présidentielles, admet que la politique de la chaise vide était «un choix délicat suscitant même consternation».  L’ancien ministre précise que «prendre part signifie devenir des témoins» de ce qui a été fait et de ce qui pourrait se faire. «On ne peut rien dévoiler ce que nous comptons faire pour l’instant. Et ne croyez pas que nous avons pris une telle décision sans une alternative», a-t-il rappelé. Ce n’est pas la première fois que l’opposition comorienne choisit l’option du boycott. En 2018, des forces politiques opposées au régime avaient refusé de prendre part au référendum. «Ce qui s’est passé lors des dernières présidentielles ne nous donnent pas raison pour participer au prochain scrutin à l’issue duquel on va élire les députés …», regrette Youssouf Saïd Soilihi.


Pire encore même cette «nouvelle constitution», elle n’est pas respectée. La preuve : les Comoriens de l’étranger censés être représentés à l’hémicycle n’auront pas leurs députés. Bien qu’il s’agit d’un droit que lui garantit la constitution, l’opposition a conditionné sa participation au scrutin à l’élection des représentants des Comoriens de l’étranger. Sur cet aspect, le gouvernement estime que «les conditions financières, matérielles et le manque d’une expertise technique préalable ne permettent pas de tenir le vote des Comoriens en un si peu de temps et que cela ne doit pas non plus prendre otage le pays et bloquer le fonctionnement régulier des institutions», d’après le ministre Souef Mohamed El-Amine dans une interview accordé à Al-watwan le lundi 7 janvier 2019. Pour autant, Youssouf Said Soilihi émet un autre grief au sujet de l’instance électorale. «Que ceux qui sont à la tête de la Ceni soient remplacés. Nous savons tous ce qu’ils ont orchestré lors des dernières élections», dit-il, précisant que l’opposition ne fait pas confiance à certains hauts responsables de la Ceni. «Il faut l’ouverture d’un dialogue sur la sécurisation de ce double scrutin. Laisser aussi à la diaspora de voter (ses) représentants. Voilà quelques-unes de nos doléances «, a énuméré le porte-parole de l’Union de l’opposition.

 

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