logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Emergence des Comores à l’horizon 2030 I  Le gouvernement valide le plan de développement intérimaire 2020-2024

Emergence des Comores à l’horizon 2030 I  Le gouvernement valide le plan de développement intérimaire 2020-2024

Politique | -   Ali Abdou

image article une
C’est en présence du président de la République, des trois gouverneurs des îles, de l’ensemble de l’équipe gouvernementale et des directeurs généraux des sociétés d’États, que le secrétariat général du gouvernement et le Commissariat général au plan ont présenté le plan de développement intérimaire 2020-2042, censé mettre en œuvre la vision du chef de l’État de placer l’Union des Comores dans le rang des pays émergents à l’horizon 2030.


Le secrétariat général du gouvernement et le Commissariat général au plan à travers un séminaire gouvernemental, organisé hier jeudi 6 août à l’hôtel Golden Tulip, ont présenté le Plan de développement intérimaire 2020-2024 (Pdi2020-2024), en présence du président de la République, des gouverneurs des îles et de l’ensemble du gouvernement. Ce Pdi vise à concrétiser la vision du chef de l’État, Azali Assoumani, de faire de l’Union des Comores, un pays émergent à l’horizon 2030. Ce plan de développement intérimaire est la suite logique de l’opérationnalisation du Plan Comores émergent (Pce) présenté aux partenaires, lors de la conférence de Paris, tenue les 2 et 3 décembre derniers.

Lors de son discours d’ouverture, le secrétaire général du gouvernement, Hamadi Idaroussi a souligné qu’au cours de ces trois derniers mois, le secrétariat général du gouvernement et le Commissariat général au plan ont engagé un travail collectif pour parvenir à un document catalyseur de la mise en œuvre du plan Comores émergents 2030. Il a soutenu que dans ce Pdi le tourisme et l’artisanat vont être le fer de lance de l’émergence des Comores, avec le développement du capital humain. Hamadi Idaroussi a souligné que dans cette quête de l’émergence des Comores, le redressement des sociétés d’États s’impose comme une priorité. Il s’agit surtout de les rendre performantes et à la hauteur des espérances de ce long chemin qui doit mener les Comores vers le cercle restreint des pays émergents.

Au cours de ce séminaire, le directeur général de la planification stratégique, Abdourazak Ibrahim a présenté le résultat du premier examen national du rapport volontaire sur la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (Odd) par rapport aux principaux progrès enregistrés au niveau national. Du domaine de la santé, à l’éducation, en passant par l’économie et la gouvernance, Abdourazak Ibrahim a dressé un tableau récapitulatif des réalisations enregistrées dans ces secteurs, ce qui devrait être amélioré, ainsi que des propositions de pistes de réflexions pour relever les défis dans tous les domaines, qui faciliteront l’accès des Comores à l’émergence et honorer les engagement de l’État vis-à-vis des partenaires bi et multilatéraux.

Des sociétés d’Étatsen chute libre

Dans sa présentation du Plan de développement intérimaire 2020-2024, le commissaire général au Plan, Fouad Goulam a souligné que le Pdi est axé sur trois documents essentiels. Il a cité un plan de création d’emplois, un plan d’investissement quinquennal et un plan national de formation et de renforcement des capacités. Il a soutenu qu’au cours de la période 2020-2024, «des réformes secteur par secteur» seront engagées pour la mise en place du Pdi. Il a souligné en outre que chaque département ministériel aura une tâche bien définie à réaliser pour parvenir à la vision des Comores émergents, à travers des socles et des catalyseurs définis. Le commissaire général au Plan a déclaré que d’ici 2024, toutes les conditions de mise en œuvre du Plan Comores émergentes doivent être réunies pour parvenir à une croissance économique de 6% et un taux de pression fiscale qui passera de 8 à 17%.

Durant plus de 30 minutes, le consultant national des objectifs de développement durable, Omar Ibn Abdillah a passé au peigne fin la situation des établissements publics à caractère commercial. Mauvaise gouvernance, non contrôle des directeurs généraux, une hausse régulière des masses salariales et non-respect du code de passation des marchés publics, ont été les mots qui revenaient le plus chez le présentateur.
Malgré la disparition des conseils d’administration depuis 2017 et la mise en place du comité de supervision et de contrôle des sociétés, la (mauvaise) situation continue de perdurer. Dans son rapport, Omar Ibn Abdillah a mentionné une baisse de plus de 30% des recettes des sociétés d’États entre 2017 à 2020. Mais également des établissements publics étouffés par le coût de la dette, sans contrôle de leurs ministres de tutelle. Dans ses recommandations, Omar Ibn Abdillah propose le renforcement du comité de supervision et de suivi du plan de redressement des sociétés d’États.

La jeunesse, le fer de lancedu développement du pays

Dans son discours de clôture, le président de la République a rappelé qu’avec ce séminaire, une étape supplémentaire importante du chemin de l’émergence a été franchie. Selon lui, la mise en œuvre du Pce entre dans une phase cruciale qui va impliquer aussi bien les acteurs nationaux, régionaux et internationaux, ainsi que les partenaires techniques et financiers. Le chef de l’État a annoncé qu’avec cette nouvelle étape franchie, le gouvernement va entrer dans la phase concrète de la mobilisation des annonces faites à Paris et de la réalisation des projets phares, structurante et sectorielle, retenue pour financement lors de la conférence de Paris. Azali Assoumani a souligné que le Plan de développement intérimaire 2020-2024, se concentre sur la création d’emplois, l’investissement, la formation et le renforcement des capacités. «Cela nécessité la mobilisation de nos outils de coopération, l’accentuation des réformes et de la modernisation des administrations et la promotion de la Justice, de l’accès équitable à une éducation et un enseignement de qualité et d’un système de santé aux normes internationales», explique-t-il.

Le président a déclaré que malgré l’apparition de la Covid-19 avec son impact sur la vie quotidienne de la population et ses conséquences négatives sur tous les secteurs, l’État a maintenu le pari de relancer l’économie comorienne pour une croissance de 3,6%, en faisant des sous-secteurs de l’énergie, de l’eau, de l’industrie, du tourisme et de l’artisanat, des leviers du développement socio-économiques du pays.Selon lui, pour favoriser la croissance et améliorer les conditions et le cadre de vie des populations, il est primordial d’accorder à l’agriculture, à la pêche et à l’environnement, tout l’intérêt nécessaire. Le président de la République a lancé un appel au renforcement et à l’amélioration de la gouvernance financière, disposer de ressources humaines compétentes et motivées et faire de la jeunesse, le fer de lance du développement du pays. «Bien entendu, et comme je l’ai toujours prôné, nous devons toujours compter d’abord sur nous-mêmes et sur nos propres ressources. C’est pourquoi, nous mettrons à contribution, nos sociétés d’Etat qui, dans la phase actuelle, ont un rôle clé à jouer», a déclaré le chef de l’État.

Il est interdit de copier ou de reproduire partiellement ou totalement, cet article sans l’autorisation d’Al-watwan.

Commentaires